Avec les appareils 3T, de plus en plus utilisés en milieu hospitalier pour l’imagerie par résonance magnétique (IRM) médicale, les artéfacts sur les images acquises sont fréquents, notamment en imagerie abdominale. Ce phénomène est dû au fait que la longueur d'onde Radio-Fréquence (RF) transmise devient inférieure aux dimensions de l'objet imagé.
Dans cette étude, la technique a été encore améliorée pour pouvoir s'affranchir de la phase de calibration - coûteuse en temps d'imageur mais néanmoins requise pour optimiser les impulsions pour le sujet allongé dans l'IRM. Nommée SmartPulse, la nouvelle méthode s'appuie sur le concept d'impulsions universelles, aussi développé à NeuroSpin pour l'imagerie du cerveau, et dont le principe est de concevoir des impulsions efficaces sur toute la population. SmartPulse calcule un petit nombre de ces impulsions à l'avance pour l'ensemble de la population, et les choisit à la volée selon la corpulence du sujet, son sexe, et sa morphologie, évitant ainsi la phase de calibration. Pour y arriver, sur la base d'images d'abdomen d'une cohorte de 80 sujets, des techniques d'apprentissage machine ont été adoptées pour la définition des catégories de personnes et l'entrainement à la classification de nouveaux sujets. Le processus de sélection et la performance des impulsions RF ont ensuite été testés avec succès sur une cinquantaine de nouveaux sujets. L'ensemble du procédé, dont la démonstration a été faite avec les points kT®, peut être étendu à tout type d'impulsions RF et a fait l'objet d'une demande de brevet en juillet 2018.
SmartPulse étend ainsi la portée des impulsions universelles au corps, et en particulier à l'abdomen, où la variabilité morphologique est importante. Ces travaux devraient donner un nouveau souffle à la gestion des inhomogénéités RF en routine clinique à 3T, et apporter des éléments permettant à terme de démocratiser l'imagerie des gros organes à ultra-haut champ.