La puissance d’un imageur IRM est souvent évoquée par l’importance du champ magnétique statique. Dans le monde hospitalier, ce champ est de 1.5 Tesla, parfois de 3T. Dans le monde de la recherche, il atteint pour l’humain jusqu’à 7T, voire
bientôt 11.7T. Plus ce champ est élevé, plus la résolution spatiale des images peut augmenter. Or, les appareils IRM font également appel à un autre champ électromagnétique, un champ radiofréquence (RF), qui devient inhomogène lorsque le champ statique est amplifié. Ces inhomogénéités provoquent des zones d'ombre et des pertes de contraste qui apparaissent sur les images de cuisses ou d'abdomen à 3T, et qui s’observent également sur celles de cerveaux à 7T.
Des chercheurs de NeuroSpin, à l’Institut Frédéric-Joliot du CEA, ont développé une méthode dite des « points kT » pour diminuer ces défauts. Elle consiste à introduire de petites impulsions de gradients de champ principal intercalées entre de courtes impulsions RF. Ceci permet d'homogénéiser le signal et le contraste dans tout l'organe observé.
Une étude sur 50 sujets avec diverses pathologies du foie imagées à 3T montre l’intérêt de cette méthode en milieu clinique. En effet, avec l’IRM classique, le rapport des images après/avant injection de l'agent de contraste ne donne pas l’amplification de signal escomptée (Figure 1, en haut à droite). En revanche, la méthode de transmission par points kT conduit à la cartographie attendue de cette amplification (en bas à droite). Dans une évaluation à l'aveugle, les radiologues jugent la qualité des images bonne ou très bonne dans 85 % des 20 cas cliniques rencontrés avec la méthode des points kT, contre seulement 55 % avec la méthode de transmission parallèle classique du constructeur.
Ainsi, l'équipe de NeuroSpin a démontré que les points kT permettront, en routine clinique, de lisser les différences interindividuelles de qualité d'examen, voire de rendre interprétables des acquisitions autrement illisibles.