La protéine Rad52, déjà connue pour son implication dans la réparation de l'ADN, pourrait constituer une cible de choix dans le traitement de certains cancers du sein et des ovaires. Inactivée, elle conduirait à la mort des cellules tumorales sans compromettre les cellules saines.
Les mécanismes de réparation des lésions de l'ADN sont essentiels à la survie des cellules. Parmi eux, la recombinaison homologue (RH) joue un rôle central dans le maintien de la stabilité des génomes. La protéine clef de ce processus, Rad51, forme des petits bouts d'ADN (oligomères) sur l'ADN lésé, à la recherche de séquences d'ADN identiques pour les utiliser comme matrice et assurer une réparation fidèle des lésions. Une équipe de l'Institut François-Jacob s'intéresse aux mécanismes qui contrôlent et surveillent étroitement la formation correcte des oligomères de Rad51. Le laboratoire travaille avec un organisme modèle, la levure de boulanger Saccharomyces cerevisiae, pour lequel le contrôle de la recombinaison homologue est aujourd'hui mieux cerné. « Chez la levure, la protéine Rad52 était considérée comme essentielle au recrutement de Rad51 au niveau des lésions, mais son devenir après la formation des oligomères était inconnu jusqu'à présent », explique Eric Coïc, chercheur à l'Institut François-Jacob. « Or, nos expériences de mutagenèse dirigée montrent que l'interaction entre Rad52 et Rad51 n'est pas indispensable à la formation des oligomères de Rad51. Nous montrons surtout que Rad52 reste associée aux oligomères qu'elle a contribué à former, et participe à leur stabilisation et à leur protection face à l'activité déstabilisatrice d'une autre protéine, Srs2 », ajoute le biologiste.
Rad52 participe donc activement à la réparation homologue chez cette levure. Pourrait-elle aussi jouer ce rôle chez l'Homme ? Peut-être, mais dans des contextes particuliers qu'il reste à définir.
Cette étude s'est effectuée en collaboration avec l'Institut Frédéric-Joliot et l'Institut Gustave Roussy.