L’incidence du cancer du rein et sa mortalité associée se sont accrues au cours des dernières années. Le cancer rénal à cellules claires (CRCC) est le cancer rénal le plus fréquent ; sa progression vers l’apparition de métastases entraîne, dans 25% des cas, une survie à 5 ans inférieure à 10%. Récemment, la prise en charge a évolué grâce à l'arrivée de certaines enzymes, les kinases, qui ciblent l'angiogénèse, à savoir le tissu sanguin qui nourrit la tumeur. Si l’impact réel de ces nouvelles thérapies sur la survie reste modeste, il est néanmoins établi que la prolifération et la survie des cellules tumorales reposent sur des voies moléculaires où les kinases sont des acteurs incontournables.
Les kinases sont des enzymes, à savoir des protéines qui catalysent des réactions chimiques cruciales pour la cellule. Une équipe e BIG a découvert que les kinases PI3K et Src sont suractivées dans des échantillons de tumeurs rénales humaines. A partir de cette observation, les chercheurs ont testé une combinaison des molécules chimiques GDC-0941 et Saracatinib, inhibant respectivement PI3K et Src. Ils ont réalisé des expériences in vitro et in vivo sur des modèles murins proches de la réalité humaine. Leur étude montre que l’inhibition simultanée des kinases PI3K et Src par ces inhibiteurs chimiques spécifiques bloque de façon synergique la prolifération et l’invasion des cellules rénales cancéreuses et provoque leur mort.
Actuellement, l’oncologie clinique met en avant la recherche de méthodes prédictives d’un traitement dit « à la carte », optimisé pour chaque patient, associées à des stratégies de thérapie combinatoire. Dans ce contexte, l’étude de ces chercheurs apporte les premières évidences précliniques pour une utilisation rationnelle de cette combinaison d’inhibiteurs pour le traitement de certains cancers du rein.