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Résultat scientifique | Climat

Suivi isotopique de la vapeur d'eau en Antarctique


​​Des climatologues du LSCE ont mesuré les variations journalières de la composition isotopique de la vapeur d'eau en Antarctique. Leur étude permettra d'affiner l'interprétation des analyses isotopiques des carottes du projet européen de forage des glaces en Antarctique (Epica).

Publié le 13 septembre 2016

​​​Certains processus de formation de la glace sur le plateau antarctique ne sont pas bien compris. En particulier, les échanges entre la glace et la vapeur d'eau dans l'atmosphère introduisent une incertitude non négligeable sur le budget annuel d'accumulation de glace, hors précipitations.

Des chercheurs du LSCE ont mesuré en continu la composition isotopique de la vapeur d'eau au Dôme C, l'un des lieux les plus froids et les plus secs du monde. Le froid (-55°C en moyenne) et la très faible hygrométrie (moins de 1000 ppm en volume d'eau dans l'air) rendent ces mesures extrêmement délicates. Elles ont pu être validées par comparaison avec la procédure classique utilisant des pièges en verre plongés dans de l'éthanol à -100°C et la spectrométrie de masse. Grâce à cette méthodologie, il a été possible de déterminer les barres d'erreur des mesures en continu : 1‰  pour δ18O et 7‰ pour δD. Des valeurs adaptées à l'étude des échanges entre vapeur d'eau et glace.

Ces mesures dévoilent des cycles diurnes de la composition isotopique de la vapeur d'eau. Ces cycles présentent deux régimes, l'un marqué par des variations journalières importantes et l'autre, par de plus faibles amplitudes. Ceux-ci ont pu être associés respectivement à une atmosphère turbulente ou stable et stratifiée.

Cette campagne repose sur l'utilisation d'un spectromètre laser pour analyse en continu de la vapeur d'eau et d'un instrument de calibration développé pour l'étude des basses humidités au laboratoire interdisciplinaire de physique (Grenoble).

Elle s'inscrit dans le cadre d'Epica, à la station Concordia au sommet du Dôme C en Antarctique central. Les carottes extraites permettent de reconstruire le climat du passé jusqu'à il y a près de 800 000 ans, notamment à partir de la composition isotopique de l'eau (δ18O, δ17O et δD).

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