Situés à huit cents kilomètres des côtes et à environ cinq mille mètres de fond, les Lobes du Congo sont alimentés par le fleuve Congo en matières organiques qui créent un environnement exceptionnel et hétérogène. Des courants marins très violents (dits de turbidité ou avalanches marines) transportent ces matières, via un chenal naturel situé à proximité de l'embouchure auquel succède un canyon de 750 kilomètres, jusqu'aux Lobes, dans la plaine abyssale de l'Atlantique Sud.
Les teneurs en carbone organique et les vitesses de sédimentation observées dans les Lobes sont très élevées et en font la zone de stockage de carbone la plus importante de l'Atlantique Sud. Une partie majoritaire de ce carbone (70-80%) est issue de plantes terrestres. On y observe des écosystèmes constitués de larges bivalves et de tapis microbiens qui utilisent l'énergie chimique à la place de la lumière pour produire des tissus organiques et maintenir leur métabolisme (par chimio-autotrophie).
Les chercheurs répondent à de nombreuses questions relatives au carbone enfoui. Quels sont les bilans quantitatifs de matière ? Quelle est l'ancienneté des dépôts ? Quelle est la part des apports du fleuve Congo ? Quel rôle jouent ces processus régionaux dans le bilan carbone de la Planète ? Peuvent-ils fournir un modèle applicable à d'autres fleuves ?
D'autres problématiques concernent les écosystèmes. Comment fonctionnent-ils ? Quel est leur carburant ? Comment colonisent-ils le milieu ? D'où provient leur implantation en grande « tâches » ?