Divers indices indiquaient l'existence probable de sources galactiques de rayons cosmiques de très haute énergie, voisine du péta-électronvolt (PeV, 1015 eV), soit près de cent fois supérieure à celle des particules accélérées dans le LHC, au Cern. Les sources les plus énergétiques connues, les vestiges de supernova ou les nébuleuses à vent de pulsar, n'accélèrent des particules que jusqu'à une centaine de téra-électronvolts (1012 eV) au plus. Le mystère restait entier…
L'observatoire Hess (High Energy Stereoscopic System), en Namibie, a permis de découvrir une source ponctuelle très puissante de rayons gamma au centre galactique, ainsi qu'une émission diffuse provenant des nuages moléculaires géants qui l'entourent, dans une région d'environ 500 années-lumière de large. L'étude approfondie de cette émission diffuse, en relation avec la quantité de matière présente dans les nuages, a mis les chercheurs sur la piste d'un accélérateur de protons au PeV, tapi au centre de notre galaxie. Le premier « pévatron » jamais observé !
Le trou noir supermassif localisé au centre de la Galaxie, Sgr A*, est de loin le « candidat » le plus vraisemblable. Actif depuis mille ans, il aurait pu produire à lui seul la quasi-totalité du rayonnement cosmique galactique observé à ces énergies.