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Virus H5N1 : une enzyme aux deux visages


On le sait depuis l’épidémie de grippe aviaire à Hong Kong en 1997, le virus H5N1 constitue une menace en santé publique, avec un taux de mortalité de 60% chez l'homme. Une équipe internationale impliquant l’IBS a réalisé une avancée importante dans la compréhension de son fonctionnement.

Publié le 9 décembre 2015
Les chercheurs ont en effet découvert qu’une partie de la polymérase du virus peut prendre deux formes (ou conformations). La première, dite « fermée », déjà connue, intervient dans la réplication du virus dans le noyau de la cellule infectée. La seconde, « ouverte », est identifiée pour la première fois. Les chercheurs ont montré que cette forme permet à l’enzyme de pénétrer dans le noyau pour jouer son rôle dans la réplication. Ils ont pour cela utilisé des techniques de biologie structurale, notamment la résonance magnétique nucléaire (RMN), moins précises que la cristallographie pour déterminer la structure, mais qui, en revanche, permettent d’étudier la « dynamique conformationelle » des protéines en solution. Ces dernières sont ainsi dans un environnement bien plus proche de la réalité que celui des cristaux solides de la cristallographie.

L’équipe internationale a également découvert que le changement de conformation, de « fermée » à « ouverte », dépend de la température ambiante. Une donnée à prendre en considération lorsqu’on sait que le virus H5N1 infecte de nombreux organismes différents, aux températures variables. Par ailleurs, la grande flexibilité de la conformation ouverte laisse penser que sa fonction ne s’arrête pas au transport de la polymérase à l’intérieur du noyau cellulaire. Les recherches se poursuivent.



Résumé des travaux de l’équipe, ayant mis au jour les changements de structure du sous-domaine (vert et rouge) de la polymérase du virus H5N1. Celle-ci se « ferme » (en haut à gauche) ou s’ouvre en fonction de la température. La forme « ouverte » permet l’interaction avec une protéine transporteur (jaune). Ce mécanisme permet à la polymérase virale d’entrer dans le noyau d’une cellule infectée et ainsi de multiplier le virus. Ces résultats ont été obtenus en combinant différentes approches : RMN (spectre à gauche et spectre en haut à droite de l’image) ; fluorescence (en bas à gauche) ; et rayons X (en bas). © Martin Blackledge et al.​


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