Chez l’homme, les deux hémisphères cérébraux ne jouent pas le même rôle et le contrôle de certaines facultés intellectuelles comme le langage est généralement attribué à un hémisphère en particulier. Lors d’une étude récente1 sur le lien entre la préférence manuelle et la localisation des aires du langage, des chercheurs du Groupe d’imagerie neurofonctionnelle (CNRS/CEA-I2BM/Université de Bordeaux) ont recruté près de trois cents participants, dont la moitié de gauchers, et suivi par IRM leur activité cérébrale lors de tâches langagières (production de phrases décrivant une scène montrée ou récitation de listes de mots). Ils ont ainsi pu distinguer trois populations : une très forte majorité de sujets (droitiers ou gauchers) présentant une latéralisation gauche de l’activité cérébrale, une minorité (également droitiers ou gauchers) dont l’activité était répartie sur les deux hémisphères, et quelques gauchers atypiques dont l’activité était localisée à droite. Les capacités cognitives dans le domaine verbal, visuo-spatial et mnésique avaient de plus été évaluées chez les participants.
Surprise : les sujets sans dominance hémisphérique pour le langage ont obtenu pour ces épreuves des scores significativement inférieurs à ceux dont l’hémisphère dominant est à gauche ou à droite. Le degré de latéralisation pour le langage reflèterait ainsi des variations dans l’organisation globale du cerveau. La latéralisation hémisphérique, quelle que soit sa direction, semble donc conférer un avantage cognitif. Il faut néanmoins souligner que cet effet est petit comparé à celui du nombre d’années d’études, qui va de pair avec une augmentation des scores, et à celui de l’âge, qui s’accompagne d’une diminution de performances.
- Préférence manuelle et langage : un hémisphère dominant