« Les microalgues sont des organismes prometteurs pour la production de biodiesel car elles sont capables de synthétiser et d’accumuler des quantités importantes d’huile de réserve. Elles sont en outre une source d’acides gras polyinsaturés (PUFAs) de type « oméga-3 », essentiels pour l’alimentation humaine. Afin d’envisager une production industrielle à grande échelle qui soit économiquement viable, un effort important de recherche fondamental est nécessaire, notamment en ce qui concerne les mécanismes contrôlant la teneur en certains acides gras des huiles. Une teneur élevée en PUFA est par exemple souhaitable pour les applications de nutrition, mais pose des problèmes de stabilité pour les applications biodiesel », nous confie Yonghua Li-Beisson.
Afin de mieux comprendre comment les PUFAs sont synthétisés dans les membranes, des chercheurs ont réalisé une banque de mutants de la microalgue verte Chlamydomonas reinhardtii et les ont analysé sur la base de leur composition en acides gras. Résultat ? Une souche mutante, dont la teneur en oméga-3 est réduite, a été isolée. Elle se caractérise par une croissance normale et des capacités photosynthétiques améliorées en conditions de stress thermique. La mutation touche une enzyme du compartiment chloroplastique responsable de l’insaturation par introduction d’une double liaison dans les chaînes d’acides gras. Le périmètre d’action dépasse le chloroplaste puisque la teneur en acides gras oméga-3 se trouve également réduite dans les autres membranes que celle du chloroplaste ainsi que dans les huiles de réserve. Une analyse qui révèle donc que chez les microalgues vertes du type Chlamydomonas, une seule enzyme, localisée au niveau du chloroplaste, est responsable de la synthèse des acides gras « oméga-3 » présents dans les tous les types d’huiles produits par l’organisme.