Les nano-aimants contenus dans les bactéries magnétotactiques (MTB) ont plusieurs domaines d’application potentiels. En effet, le marquage magnétique des cellules avec ces bactéries a de l’avenir. Il permettra de suivre la migration des cellules marquées1 pour, par exemple, évaluer par IRM l’efficacité de molécules thérapeutiques. Ce marquage aidera également au confinement par un champ magnétique des cellules souches médicaments dans l’organe que l’on veut traiter. Autre application possible : la dépollution. En effet, équipées d’une enzyme qui dégrade des agents polluants, les bactéries magnétotactiques pourraient nettoyer des effluents puis être facilement récupérées par aimantation.
Les chercheurs travaillent donc à mieux les connaître. Le CEA-IBEB publie la carte d’identité génétique de ces bactéries. Grâce à l’acquisition de nouvelles données génomiques, ils ont identifié un ensemble de gènes commun à la synthèse des organites responsables de leur capacité à suivre le champ magnétique, les magnétosomes. Ce groupe de gènes est indépendant des cristaux minéralisés dans ces organites, à savoir la magnétite ou la greigite. L’analyse génomique menée sur Candidatus Desulfamplus magnetomortis BW-1, une bactérie pour laquelle les deux types de cristaux sont présents, a par ailleurs déterminé deux groupes de gènes distincts à l’origine de la production de l’un ou l’autre de ces minéraux, en fonction des conditions de culture. C’est également la première étude de génomique comparative qui inclut un groupe de MTB appartenant à la classe des Deltaproteobacteria, actuellement sous-représentée dans les bases de données génomiques internationales. Résultat : Un nouveau groupe de gènes liés à la biosynthèse des magnétosomes, dénommé « mad », vient d’être mis en évidence.
- Cellules souches, tumorales, lymphocytes, etc.