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Vers une industrie électronique durable


​Le CEA-Leti, institut de CEA Tech, s'engage progressivement dans une démarche de durabilité. Nous avons posé trois questions à Thomas Ernst et Léa Di Cioccio de la direction scientifique de l'institut.

Publié le 21 août 2020

1) Le CEA-Leti affiche désormais une démarche environnementale. Qu'est ce qui a été le facteur déclenchant ?

« Le CEA-Leti est depuis longtemps engagé dans une démarche de durabilité, sans pour autant l'afficher. Plus qu'une démarche environnementale, il s'agissait au départ d'une démarche de bon sens, qui pousse à limiter le recours aux ressources telles que les métaux critiques et à réduire la consommation d'énergie, que ce soit à la fabrication d'un produit, à son usage et à son recyclage ou son reconditionnement. Mais face aux inquiétudes suscitées par les bouleversements climatiques et écologiques, la démarche de durabilité devait être formalisée.
C'est d'autant plus vrai que le secteur numérique représente environ 10% de la consommation électrique mondiale, dépasse le secteur aérien civil en termes d'émissions de gaz à effet de serre avec 4% et pourrait doubler ce chiffre dans cinq ans. »


2) Que fait concrètement le CEA-Leti pour réduire son impact environnemental ?

« Si l'impact du numérique sur l'environnement fait de plus en plus parler de lui, il ne faut pas oublier que ce secteur est paradoxalement un acteur majeur de la transition énergétique : transformation des transports, chauffage intelligent, smart grids, production d'énergies renouvelables distribuée et réseaux multi-énergies, communications et calculs plus efficaces et moins coûteux en énergie...
Mais nous avons souhaité aller au-delà, en développant par exemple des solutions permettant de réduire la quantité de matériaux critiques utilisés dans la fabrication électronique et de diminuer la consommation d'énergie des appareils électroniques. Nos recherches couvrent toute la chaîne de valeur, depuis les techniques de mise en œuvre de nouveaux matériaux comme le transfert de couches minces, le dépôt de couches atomiques, la gravure et le transfert et/ou le dépôt local jusqu'à l'efficacité énergétique, avec des solutions à très faible consommation et la récupération d'énergie. Nous nous efforçons également d'utiliser le moins d'eau possible dans nos processus et avons mis en place des processus de valorisation des déchets de silicium issus des salles blanches. »

 

3) Travaillez-vous seuls ou en partenariat avec d'autres établissements ?

« Nous travaillons sur certaines thématiques avec des partenaires locaux, en particulier avec le CEA-Liten, institut de CEA Tech, dont nous bénéficions de l'expertise, entre autres, sur l'analyse de cycle de vie des batteries. Mais c'est également le cas avec d'autres partenaires, comme dans le cas du projet NEED for IoT.  Monté en partenariat avec l'UGA dans le cadre d'un appel à projets de l'Idex, ce dernier a pour ambition de développer les organisations et technologies qui sous-tendent une nanoélectronique durable en réduisant l'utilisation ou en substituant les matériaux critiques utilisés dans les dispositifs clés de l'IoT tels que les capteurs, les mémoires, les dispositifs optroniques et spintroniques. Le projet NEED for IoT développe des méthodes de recherche et des démonstrateurs technologiques avancés pour les objets connectés et leurs composants, intégrant une analyse économique incluant l'acceptabilité et la durabilité des nouvelles solutions proposées. »

 


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