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Rides nanométriques et empreinte digitale artificielle, deux armes anti-contrefaçon


Publié le 12 novembre 2020
​En faisant fondre un matériau en couche mince déposé sur un objet, les chercheurs du CEA-Leti obtiennent un motif de taille micrométrique, sorte d'empreinte digitale artificielle unique et non reproductible. Un excellent candidat pour des étiquettes anti-contrefaçon apposées sur des processeurs, bijoux, montres et autres objets de valeur. 
  • L'idée d'une étiquette anti-contrefaçon issue d'un matériau d'apport n'est pas neuve. D'autres équipes s'y sont essayées à partir de fines couches de polymère ou de métal déposées sur l'objet à protéger. Mais les motifs obtenus n'ont pas une taille satisfaisante. Soit ils sont nanométriques et ne peuvent être décryptés qu'avec un microscope électronique à balayage. Soit ils sont millimétriques, donc pas assez discrets. 
Nos propres motifs sont dans un juste milieu, précise Pierre Noé, du CEA-Leti. Leurs rides font quelques dizaines de nanomètres de haut et ont une périodicité micrométrique. Ils se lisent avec une simple loupe binoculaire ou un smartphone équipé d'un objectif.

Impossible à reproduire, facile à reconnaître

  • Comment sont-ils obtenus ? En faisant fondre par impulsion laser une couche mince (100 nm) de chalcogénure amorphe à base de germanium. Il est recouvert au préalable d'une couche très fine et rigide de matériau diélectrique comme du nitrure de silicium, largement utilisé dans l'industrie microélectronique. Ce diélectrique déposé sur la couche fondue de chalcogénure se détend, relaxe et forme alors des rides de forme et d'orientation aléatoires. Le faussaire le mieux outillé ne parviendra jamais à les reproduire.

  • En revanche, ces motifs sont faciles à reconnaître à des fins d'authentification. Les chercheurs l'ont vérifié avec deux méthodes, une procédure de corrélation croisée et un réseau de neurones. Dans les deux cas, le motif observé est comparé à une image de référence avec un ratio de reconnaissance élevé, dans la plupart des conditions réelles d'application. 

  • Ces résultats publiés dans la revue Advanced Materials ont été obtenus dans le cadre d’une thèse au laboratoire bordelais CELIA* avec le CEA-Leti. Ils intéressent déjà plusieurs industriels dont les produits sont visés par la contrefaçon : processeurs, montres, bijoux, pièces détachées automobiles, etc.
* Centre lasers intenses et applications - Université Bordeaux CEA CNRS UMR 5107

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