L'objectif du lancement de Lubsens était d'offrir des solutions de maintenance préventive et connectée pour le secteur industriel. L'idée a été développée par deux entreprises : Hafa (fabricant de lubrifiants) et IESPM (laboratoire spécialisé dans l'analyse des fluides et des lubrifiants). Pour mettre en œuvre cette vision, ils ont fondé Lubsens qui compte aujourd'hui cinq salariés et est hébergée au Village By CA de Rouen.
CEA-Leti : une technologie innovante pour la surveillance industrielle
"Lubsens nous a contacté pour établir un partenariat afin de développer une solution compacte de capteurs embarqués capables d'identifier, de compter et de catégoriser des particules jusqu’à une taille de 4 microns, ce qui est beaucoup plus petit que les technologies actuellement commercialisées", explique Olivier Fuchs, responsable de partenariats industriels au CEA-Leti.
Le CEA-Leti dispose en effet d'une forte expertise et de technologies brevetées dans le domaine de la microscopie sans lentille :
"Nous avions déjà développé des solutions compactes de microscopie sans lentille pour la biologie et la santé, mais des tests préliminaires ont également démontré que cette technologie pouvait être adaptée aux lubrifiants", ajoute Olivier.
Une solution innovante pour cibler les marchés internationaux
En seulement un an et demi, le CEA-Leti a développé une solution technologique en deux parties : d'une part, un dispositif compact de microscopie sans lentille, suffisamment petit pour s'intégrer dans les machines industrielles et réaliser des mesures en ligne. D'autre part, des algorithmes logiciels qui peuvent utiliser ces données pour identifier et compter les particules dans un échantillon de lubrifiant. En outre, le logiciel peut classer les particules comme métalliques ou non métalliques, ce qui permet à l'utilisateur de savoir si les particules proviennent de l'usure de la machine ou de sources externes. Les utilisateurs peuvent ainsi suivre l'évolution du lubrifiant de leur machine et anticiper les besoins de maintenance en conséquence.
Olivier Fuchs précise que
« ces développements pourront également avoir des retombées très intéressantes dans le domaine de la santé, par exemple en ouvrant la possibilité de réaliser des mesures embarquées et en flux par imagerie sans lentille dans les procédés de bioproduction, ou en permettant le contrôle et le suivi précis de particules magnétiques pour des applications en diagnostic in-vitro ».
L'achèvement de la phase de développement a permis de déposer un brevet pour protéger cette technologie innovante. La startup a mis en œuvre sa phase d'industrialisation depuis mars 2023, avec pour objectif de commercialiser 400 à 500 capteurs d'ici 2024, et d’adresser rapidement des marchés internationaux.