Le PEPR Biothérapies et Bioproduction de Thérapies Innovantes (BBTI) fait partie de la stratégie nationale d'accélération du plan Innovation Santé 2030 lancé il y a trois ans par le Gouvernement. Ce programme de recherche d'envergure, dont le pilotage scientifique a été confié à l'Inserm et au CEA, a pour ambition de contribuer au développement des biothérapies de demain et de leurs technologies clés associées.
Officiellement lancé le 21 décembre 2023 à Nantes (Inserm/Nantes Université/Institut Nantes-Biotech), cet ambitieux programme de recherche est doté d'une enveloppe de 80 millions d'euros et associe plusieurs acteurs de la recherche française (une soixantaine de laboratoires d'une trentaine d'universités et trois établissements hospitaliers).
Le PEPR BBTI se concentrera sur quatre axes : la monté en puissance des thérapies cellulaires & l'émergence des thérapies tissulaires, l'accélération du déploiement des thérapies géniques, l'ingénierie au service des biothérapies & bioprocédé et l'accompagnement sur l'utilisation des vésicules extracellulaires.
Afin de lancer rapidement les actions sur ces quatre axes stratégiques, 48 millions d'euros ont déjà été engagés pour douze projets ciblés et sélectionnés comme prioritaires. Parmi eux, deux projets coordonnés par deux laboratoires du CEA-Jacob et quatre projets auxquels collaborent le CEA-Jacob. En plus de ces projets ciblés, des projets financés seront rapidement sélectionnés lors d'appels à projets (AAP) et appels à manifestation (AMI) ouverts à la communauté scientifique.
Les projets suivants sont coordonnés par le CEA-Jacob :
- le projet Bioengineered Skin-France, coordonné par Nicolas Fortunel, directeur du LGRK (iRCM). Ce projet vise à générer des innovations dans le domaine des greffons de peau issus de l'ingénierie tissulaire. Il se fonde sur l'utilisation de cellules de peau adulte, et se structure en trois composantes : l'amélioration de leur capacité régénératrice, en explorant l'utilisation de molécules actives agissant sur les cellules souches, la réduction de l'immunogénicité par l'utilisation de la protéine HLA-G pour limiter les réactions de rejet de greffons allogéniques, et l'apport de cellules vasculaires afin de constituer un assemblage cellulaire plus physiologique. Le projet permettra ainsi une fiabilisation et une expansion des applications de cette thérapie innovante.
- le projet QualAAV, coordonné par Alexis Bemelmans (UMR9199, MIRCen). Ce projet se concentre sur l'amélioration de la caractérisation des vecteurs AAV pour la thérapie génique in vivo. Il sera décomposé en trois temps : la comparaison des technologies existantes, le développement de méthodes innovantes pour caractériser les AAV, et l'étude de leur influence sur la réponse immunitaire. En réunissant des experts de différents domaines, le projet contribuera à définir des nouveaux critères de qualité pour augmenter l'efficacité et la sécurité des vecteurs AAV, jouant un rôle central dans l'accélération du déploiement des thérapies géniques in vivo.
Concernant les projets auxquels collabore le CEA-Jacob :
- les équipes de MIRCen sont impliqués dans trois des programmes :
- BIOSCALE , avec Frédéric Ducongé. Ce projet vise à améliorer la bioproduction à grande échelle des vecteurs AAV, essentiels en thérapie génique in vivo, tout en respectant les normes de sécurité et d'activité. Une nouvelle méthode de purification sera développée pour réduire les étapes et les coûts tout en améliorant la qualité des vecteurs.
- EDITO, avec Alexis Bemelmans. Ce projet a pour objectifs principaux d'améliorer l'efficacité et la sécurité des approches de thérapie génique basée sur l'édition de l'ADN et de l'ARN, et d'évaluer ces approches dans des modèles de maladies génétiques. Une approche innovante basée sur la réparation des mutations au niveau de l'ARNm par la technologie de trans-épissage sera mise en œuvre grâce à l'expertise des équipes de MIRCen.
- iPSC France, avec Anselme Perrier. Le projet vise à développer des méthodes optimales de délivrance d'ARNm pour générer des cellules souches induites pluripotentes à coût réduit et maitrisé, préservant l'intégrité génétique et réduisant le risque tumoral.
- les équipes d'IDMIT sont impliquées dans un des programmes :
- THERA-B, avec Roger Le Grand. Ce projet veut relever les défis posés par le développement de nouvelles applications thérapeutiques de lymphocytes B génétiquement modifiés et par la mise au point des procédés de bioproduction associés. Les études s'appuieront sur le développement d'outils performants de génie génétique et des systèmes de culture cellulaire, l'identification de nouveaux anticorps à potentiel thérapeutique ainsi qu'un ensemble de modèles précliniques développés par les équipes d'IDMIT.