Jeudi 1er avril, le laboratoire partenarial SEPIA-Sup'Biotech a accueilli une délégation sénatoriale1 pour échanger sur les objectifs et modalités de recherche recourant aux cellules souches et les possibilités thérapeutiques qu'elle pourrait laisser entrevoir, notamment dans le cadre des organoïdes cérébraux. Les questions ont porté sur des enjeux scientifiques et éthiques.
La matinée a débuté par une visite du laboratoire hébergé au sein de l'infrastructure NeuroPrion. Les sénateurs ont pu découvrir ce qu'étaient les cellules souches induites pluripotentes (IPS), ainsi que les organoïdes cérébraux.
Les échanges se sont poursuivis autour de courtes présentations avec différents chercheurs :
- Introduction sur les modèles cellulaires et animaux dans la recherche dans les maladies neurodégénératives et leurs enjeux sociétaux
- Les organoïdes cérébraux dans la recherche sur les maladies neurodégénératives
- Frank Yates (responsable du laboratoire partenarial SEPIA-Sup'Biotech « organoïdes et iPSCs)
- Gamétogénèse et cellules souches
- Les cellules pluripotentes : au carrefour des questions scientifiques, éthique et réglementation
- Éthique de la recherche sur les organoïdes
- Alexeï Grinbaum (chercheur au LARSIM/CEA-IRFU, membre du Comité national pilote d'éthique du numérique, expert éthique de la Commission européenne)
- Présentation du GDR Organoïdes
Parmi les questions abordées, les sénateurs ont pu échanger sur les enjeux éthiques auxquels le laboratoire a pu être confronté dans le cadre des expérimentations recourant aux cellules souches de type iPS, en particulier dans la conception d'organoïdes cérébraux pour l'étude des maladies neurodégénératives2,3, et quels arguments scientifiques utiliser pour écarter toute préoccupation quant à un risque d'émergence d'une "conscience" chez ces organoïdes.
Dans le cadre du débat en cours au Parlement sur le projet de loi relative à la bioéthique, les perspectives thérapeutiques explorées dans le cadre de recherches consistant à créer des embryons chimériques ont été également discutées, ainsi que le positionnement des nouvelles technologies de modification génétique appliquées aux cellules souches pour la modélisation de certaines maladies génétiques.
Cette visite s'intègre dans une volonté de sensibilisation s'appuyant sur une exigence éthique affirmée au plus près du terrain afin de favoriser un climat de confiance et de respect réciproque entre scientifiques et grand public.
Il s'agit donc d'interroger les pratiques de recherche dans ce cadre, où les nouvelles technologies ont pour ambition d'enrichir les connaissances de la biologie de l'homme et d'améliorer sa santé.
1 : La délégation sénatoriale était composée de :
- Mme Catherine Deroche, présidente de la commission des affaires sociales;
- Mme Corinne Imbert, rapporteure de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique ;
- M. Bernard Jomier, rapporteur de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique ;
- M. Olivier Henno, rapporteur de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique.
2 : Combiner ingénierie génétique et cellules souches pour obtenir des « mini-cerveaux » à façon
3 : Alzheimer : les mini-cerveaux à la rescousse ?