Le développement de nouveaux traitements contre la tuberculose est une priorité de l'Organisation mondiale de la santé. Près de 10 millions de personnes ont ainsi contracté la tuberculose en 20182, dont 2 millions en sont morts. La menace est aggravée par le développement des formes résistantes de l'agent de cette maladie (la bactérie Mycobacterium tuberculosis ou bacille de Koch).
C'est dans ce contexte que l'Union Européenne, en partenariat avec la Fédération européenne des associations et industries pharmaceutiques, finance ERA4TB (European Regimen Accelerator for Tuberculosis), un consortium européen de partenaires académiques et industriels pour accélérer le développement de nouvelles approches thérapeutiques de la tuberculose. Une trentaine de partenaires de treize pays, dont le département IDMIT (CEA, Inserm et Université Paris-Saclay) de l'Institut de Biologie François Jacob et l'institut Pasteur pour la France, participeront à ce projet doté d'un budget de 200 millions d'euros. L'objectif de cette vaste collaboration est de faciliter le développement de nouveaux candidats médicaments lors des phases en amont jusqu'à leur évaluation clinique.
Le traitement actuel de la tuberculose repose sur une combinaison de quatre médicaments, tous développés il y a plus de 60 ans. Il dure au moins six mois et, en cas de résistance, jusqu'à deux ans. De nouvelles thérapies, plus rapides et plus sûres, sont nécessaires pour réduire la durée du traitement et pour surmonter la menace des souches pharmaco-résistantes du bacille tuberculeux. La collaboration entre partenaires académiques et sociétés pharmaceutiques, rendue possible par ERA4TB, devrait permettre d'optimiser et de réduire significativement le temps nécessaire au développement de nouvelles thérapies.
L'expertise d'IDMIT en recherche préclinique dans le domaine est rare et sera déterminante pour estimer l'efficacité des nouvelles molécules et de leurs combinaisons avant les essais chez l'homme. Les outils avancés pour l'analyse de la réponse de l'organisme au pathogène et aux traitements dont dispose IDMIT, combinant à la fois les technologies à l'échelle de la cellule et la visualisation par imagerie du corps entier, représentent un atout important pour le consortium. La connaissance approfondie des mécanismes biologiques mis en jeux in vivo à laquelle contribueront les scientifiques d'IDMIT est essentielle pour améliorer les stratégies de traitement et identifier de nouvelles cibles pour des futurs médicaments
1 – Infectious Diseases Models for Innovative Therapies, Institut de Biologie François Jacob du CEA
2 - Derniers chiffres sur la Tuberculose publiés par l'OMS.