Nos cerveaux sont organisés en réseaux fonctionnels. Il s'agit de différentes régions cérébrales qui communiquent entre elles via des voies privilégiées pour assurer des fonctions particulières (comme l'analyse d'informations, le contrôle des mouvements, …). Ces réseaux sont caractérisés grâce à la technique d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) au repos, une méthode de référence largement utilisée chez des patients humains pour comprendre le fonctionnement du cerveau normal et ses atteintes dans de nombreuses maladies. Des initiatives ont mené à une normalisation des protocoles d'acquisition d'IRMf qui facilitent la diffusion, l'agrégation et la réutilisation des données impliquant des cerveaux humains.
Les animaux, en particulier les rats, ont un rôle important dans la découverte du fonctionnement du cerveau, dans la compréhension des maladies associées à cet organe et dans la découverte de nouvelles thérapies.
Une des difficultés dans l'analyse des réseaux dans ces modèles animaux repose sur l'absence d'harmonisation des méthodes pour détecter ces réseaux, rendant plus difficile la comparaison des résultats obtenus au sein de la communauté des chercheurs.
L'étude, publiée dans Nature Neuroscience et impliquant des chercheurs du Laboratoire des Maladies Neurodégénératives (UMR9199/MIRCen), a permis de regrouper des données sur les réseaux de cerveaux de rats acquises dans cinquante centres différents à travers le monde entier. L'hétérogénéité des données a contribué à définir les meilleures procédures pour caractériser la détection des réseaux. Cette analyse a donc contribué à l'établissement d'un protocole "idéal" et consensuel. Les données brutes obtenues via ce travail de recherche ont été rendues publiques et partagées avec les citoyens. En effet l'étude a été pré-enregistrée et est accessible en ligne sur la plateforme OSF. Les données peuvent être utilisées à façon et sans restriction. Cette démarche, menée à très grande échelle, est particulièrement innovante.
Le protocole consensuel et optimisé mis en place dans cet article ouvre la voie à de nouveaux challenges dans le domaine des neurosciences qui contribueront à une meilleure compréhension des bases biologiques de la connectivité dans l'ensemble du cerveau et au développement des thérapies ciblant des défauts spécifiques de cette connectivité.
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Couverture du Journal Nature Neuroscience dans lequel l'article a été publié (crédit Marina Corral Spence)
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