Lancé en 2006, le concept des « Grandes Avancées Françaises en Biologie » est né du souhait de créer ou de réactiver des liens et des échanges entre l'ensemble de la communauté scientifique française et l'Académie des sciences, renforçant ainsi la place et le rôle de cette dernière dans le paysage scientifique français. Outre la mise en valeur et l'occasion inédite de se faire connaître en présentant son travail aux académiciens, ce prix donne également la possibilité de publier un article dans Les Comptes Rendus - Biologies de l'Académie des sciences, permettant de diffuser le travail du jeune chercheur à un public fourni.
À l'occasion de la 17e édition qui a eu lieu à l'Institut de France le 28 juin dernier, six jeunes chercheurs ont introduit leurs travaux devant une assemblée d'académiciens. Parmi eux, Paul Frémont1accompagné de son co-directeur de recherche Olivier Jaillon (LAGE/Genoscope), a présenté sa dernière étude scientifique2 portant sur la biogéographie du plancton et publiée dans le journal Nature Climate Change.
Le plancton marin est composé de communautés complexes et diverses, réunissant virus, bactéries, archées, microalgues et zooplanctons. Ces communautés ont un rôle clé sur les écosystèmes de notre planète, notamment par leur rôle de « pompe à carbone biologique ». Pourtant, l'organisation de ces communautés les unes par rapport aux autres reste très peu connue.
En mêlant données génomiques, récoltées par les missions Tara Oceans, et modèles climatiques, les chercheurs du LAGE (UMR8030/Genoscope), en collaboration avec des chercheurs du LSCE, ont pu déterminer le partitionnement de ces communautés planctoniques océaniques et leur évolution face au changement climatique. Grâce à leur modèle, ils projettent une grande réorganisation, de l'ordre de 50%, de ces communautés à l'horizon 2100. Cette réorganisation entraînerait des modifications de composition des communautés et une diminution de la pompe biologique, amplifiant ainsi le réchauffement climatique.
Crédit images : Clara Müller (CEA)
1 : Paul Frémont réalise son doctorat sous la co-direction d'Olivier Jaillon (LAGE/Genoscope/CEA-Jacob) et de Marion Gehlen (LSCE - CEA)
2 : Cette étude a fait l'objet d'un communiqué de presse :https://jacob.cea.fr/presse/Pages/actualites-communiques/environnement/plancton-genomique-climat.aspx