Depuis de nombreuses années, des chimistes de l'Irig cherchent à développer des procédés catalytiques, efficaces et à bas coût, capables de convertir en espèces chimiques d'intérêt l'électricité produite par les énergies renouvelables (cellule photovoltaïque, éoliennes, etc.) et ainsi de stocker celles-ci sous forme chimique.
Leur quête vise aussi à valoriser un déchet chimique ultime – le dioxyde de carbone CO2 – sous la forme de composés permettant la synthèse de carburants verts ou de molécules pour la chimie fine.
Dans cette perspective, ils ont étudié la réduction électrochimique du CO2 en milieu aqueux, dans une cellule électrochimique grâce à un catalyseur moléculaire à base de cobalt, immobilisé sur une cathode composée de nanotubes de carbone. Ce matériau électrocatalytique convertit sélectivement le CO2 en monoxyde de carbone CO (90 % de CO et 10 % de dihydrogène). Le gaz de synthèse obtenu (mélange de CO et H2) peut ensuite être utilisé pour produire des alcools ou des hydrocarbures. À noter que le dispositif est rapide (20 000 cycles catalytiques en 2h) et stable.
D'une cellule électrochimique à une cellule photoélectrochimique
Dans le cadre d'une collaboration associant l'Irig et l'Université franco-vietnamienne de Hanoi, les chercheurs ont intégré ce catalyseur dans une cellule photo-électrochimique. Pour cela, ils l'ont associé à un colorant à base de ruthénium capable d'absorber l'énergie solaire. Leur dispositif inspiré de la photosynthèse a ainsi fonctionné de façon totalement autonome sous irradiation lumineuse pour produire un gaz de synthèse « solaire » composé d'environ 80 % de CO et 20 % de H2 à partir de CO2 et d'eau.