Les aflatoxines sont produites par certaines espèces de champignons Aspergillus, qui peuvent se développer sur les cultures avant ou après la récolte, en particulier dans des conditions chaudes et humides. Connues pour être hautement toxiques pour les hommes et les animaux, ces métabolites fongiques peuvent contaminer un large éventail de cultures comme les arachides, le maïs ou les fruits à coque. L'exposition aux aflatoxines a été associée chez l'homme à un risque accru de différents cancers, notamment ceux du foie et de l'appareil digestif.
La prévention de la contamination par les aflatoxines constitue donc un défi majeur pour les industries de l'alimentation humaine et animale. Diverses stratégies peuvent être mises en œuvre. L'une d'elles consiste à tenter d'éliminer la toxicité des aflatoxines en les oxydant, à l'aide d'enzymes employées par l'agro-industrie, les laccases.
Pour explorer cette voie, des chercheurs de l'Irig ont évalué la capacité de cette enzyme à neutraliser la toxicité des aflatoxines grâce à une approche à la fois expérimentale et théorique.
- Des expériences in vitro montrent que la laccase est capable d'oxyder certaines aflatoxines et de supprimer leur toxicité.
- Des simulations numériques utilisant le logiciel libre BigDFT (fondé sur la théorie de la fonctionnelle de la densité) confirment que la laccase est capable de se lier aux aflatoxines et de les oxyder.
Il faut désormais explorer les applications potentielles de cette enzyme prometteuse, afin d'optimiser des stratégies de détoxification dans l'industrie alimentaire.