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Stop aux champignons pathogènes


​Une collaboration internationale impliquant l'IBS et le CEA-BIG a permis de découvrir une protéine nécessaire à la survie de champignons pathogènes. Ces travaux pourraient mener au développement d'une nouvelle classe de médicaments antifongiques.

Publié le 16 juin 2017

Les champignons pathogènes sont responsables d'infections généralisées, provoquant 2 millions de malades et 800 000 décès par an. Les personnes immunodéprimées sont particulièrement susceptibles à ces infections, notamment les patients atteints de Sida, les personnes victimes de cancers traitées par chimiothérapie et les patients receveurs de greffes d'organe ou de cellules souches. L'arsenal de médicaments à la disposition des hôpitaux se limite à quatre classes de molécules antifongiques dont l'utilisation massive, liée à l'augmentation des patients à risque, a favorisé l'émergence de souches résistantes contre lesquelles il est urgent de trouver de nouvelles solutions thérapeutiques.

Un consortium réunissant des chercheurs de l'IBS, du CEA-BIG, de l'Institut Pasteur et de l'Université de Californie du Sud, a étudié de près la protéine Bdf1, faisant partie d'une famille de protéines très conservée au cours de l'évolution et qui est retrouvée à la fois chez la levure et chez l'homme. Ces protéines BET régulent l'expression des gènes en se liant à la chromatine, structure organisant la chaîne ADN du génome. Récemment, des molécules ont été développées pour inhiber l'action des protéines BET humaines et sont capables de déréguler massivement le programme d'expression des gènes. Le potentiel thérapeutique de ces inhibiteurs est large : plusieurs essais cliniques évaluent actuellement leur efficacité pour le traitement des cancers, du diabète, de maladies inflammatoires et cardiovasculaires.

Le consortium franco-américain s'est penché de son côté sur la protéine BET Bdf1, non pas chez l'homme, mais chez le champignon pathogène Candida albicans. Ce champignon est responsable d'infections généralisées dans 0,3% des admissions hospitalières en France et 40% des patients infectés en meurent. Les scientifiques ont montré que cette protéine est essentielle à la survie et la virulence de Candida albicans. Ils ont analysé la structure atomique des deux domaines de Bdf1 se liant à la chromatine et utilisé leur spécificité structurale pour découvrir des inhibiteurs sélectifs, distincts de ceux ciblant les protéines humaines. Ces résultats ouvrent la voie au développement d'une nouvelle classe de médicaments antifongiques.

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