À très basse température, la résistance électrique d'un métal augmente en principe avec le carré de la température. Mais quelques familles de métaux, dits étranges, dérogent à cette règle, de même que les cuprates connus pour leur supraconductivité à haute température critique, dans une région spécifique de leur diagramme de phases. Cette relation linéaire entre résistance électrique et température qui les caractérise est associée à une dissipation maximale de l'énergie par les électrons, dite de Planck.
Des chercheurs ont voulu savoir si Bi2Sr2CaCu2O8+δ, un cuprate très différent des autres composés testés jusqu'à présent, possède aussi cette propriété remarquable à basse température. Afin de supprimer le comportement supraconducteur, ils ont appliqué un champ magnétique très intense de 55 teslas. Résultat : la mesure de résistivité de ce cuprate révèle également une dissipation planckienne linéaire en température !
Cette découverte ravive l'intérêt pour ce mode particulier de transport électrique, encore incompris, qui existe dans des composés aux structures très différentes. Elle pourrait aider les chercheurs à identifier l'interaction responsable de la supraconductivité haute température.
Les partenaires français et canadiens de cette collaboration appartiennent au Laboratoire international associé « Circuits et Matériaux Quantiques » : l'Iramis, le Laboratoire de physique des solides d'Orsay, le Laboratoire national des champs magnétiques intenses de Toulouse et l'Université de Sherbrooke (Canada).