De nouveaux modèles climatiques décrivant plus finement le système climatique de la Terre avec une résolution accrue sont désormais disponibles. Grâce à eux, des climatologues ont réalisé des séries d'expériences numériques et mettent gratuitement ces ensembles de résultats à la disposition de tous les chercheurs dans le monde. Leur objectif est de mieux comprendre les processus qui sous-tendent le changement climatique, d'évaluer les forces et les limites des modèles climatiques et de fournir une base scientifique solide pour les politiques en faveur de l'adaptation au changement climatique et de son atténuation.
Ces données ont été produites pendant trois ans par une centaine de scientifiques dans le cadre de l'infrastructure nationale de modélisation du système climatique de la Terre « Climeri-France ». Soit, au total, plus de 500 millions d'heures de calcul ont été mises à disposition par :
- Genci (Grand équipement national de calcul intensif), avec près de 300 millions d'heures de calcul sur les supercalculateurs du CEA et du CNRS pour les modèles IPSL-CM6,
- Météo-France, avec près de 200 millions d'heures pour les modèles du CNRM-Cerfacs (Centre national de recherche météo – Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique).
Selon Arnaud Caubel, ingénieur au CEA-LSCE, « le développement du modèle a nécessité un contrôle qualité rigoureux pour les dizaines de versions intermédiaires qui ont été développées successivement par notre équipe d'informaticiens ces trois dernières années. »
À mesure que les scientifiques progressent dans leurs simulations, les archives s'enrichissent, notamment au bénéfice des climatologues participant aux travaux du Giec. Celui-ci prépare le sixième rapport d'évaluation qui doit être publié en 2021.
CMIP6 : comparer les modèles climatiques Le programme de comparaison inter-laboratoires de modèles couplés (CMIP) a été créé il y a plus de vingt ans par le Programme mondial de recherche sur le climat, qui fait lui-même partie de l'Organisation météorologique mondiale. Son objectif est de favoriser la coopération internationale entre les centres de modélisation climatique et de définir des « expériences numériques » standard qui facilitent la comparaison des résultats et conduisent à de nouvelles connaissances et à une meilleure compréhension du système climatique. CMIP6 compte plus de 200 expériences, soit un volume de données de plusieurs milliards de mégaoctets.