Les étoiles en formation (proto-étoiles) sont entourées d'un disque de gaz et de poussières, dans lequel naîtront des planètes. Or ces disques peu lumineux et « froids » ne peuvent être observés qu'en ondes millimétriques, pour les proto-étoiles les plus proches de nous.
Les chercheurs ont donc sélectionné – pour les observer avec le réseau de radiotélescopes de l'Institut de radioastronomie millimétrique (Iram) – seize proto-étoiles, à la fois très proches de nous et parmi les plus jeunes connues (« proto-étoiles de classe 0 »). Onze d'entre elles possèdent bien un « embryon » de disque proto-stellaire, dont le rayon dépasse 60 unités astronomiques (distance Terre-Soleil) pour quatre d'entre elles seulement.
Avec des publications d'autres équipes, l'étude recense au total 26 proto-étoiles : moins d'un tiers d'entre elles possède un disque de rayon supérieur à 60 ua.
« La formation du disque semble concomitante à la formation de la proto-étoile, précise Anaëlle Maury, astrophysicienne à l'Irfu, mais elle pourrait se produire à des échelles bien plus petites que celles prédites par les modèles hydrodynamiques, décrivant l'effondrement des cœurs proto-stellaires. L'existence de champs magnétiques, omniprésents dans les milieux interstellaires, pourrait expliquer en partie la petite taille de ces disques. »