Beaucoup de fonctions essentielles pour les cellules sont assurées par des assemblages de protéines de grandes tailles, dont le décryptage de leur architecture reste souvent un défi pour les biologistes. Par exemple, les machineries TET interviennent dans le recyclage des acides aminés en digérant les fragments de protéines devenues inutiles dans les cellules. Grâce à une approche combinant la RMN (résonance magnétique nucléaire) et la microscopie électronique, des chercheurs de l’IBS ont obtenu la structure de l’une d’entre elles, TET2, qui ne fait pas moins de 468 kDa.
Si la RMN permet d’obtenir des informations structurales à l’échelle atomique, elle ne permet en général de travailler qu’avec des protéines de tailles modérées, typiquement de moins de 50 kDa. En revanche, la microscopie électronique est adaptée aux assemblages de protéines de haut poids moléculaire et permet d’avoir accès rapidement à une vision globale de l’enveloppe et de la position relative des différents éléments de structures constituant ces assemblages biologiques. «
La synergie de la RMN et de la cryo-microscopie a repoussé les limites du faisable, explique Jérôme Boisbouvier, chercheur à l’IBS.
Cette approche intégrée de la biologie structurale nous a permis de résoudre la structure de cette très grosse protéine avec une précision inégalée, c’est une première mondiale pour la RMN et la microscopie électronique. »