Pour localiser sa proie, la chouette effraie procède en deux temps : une première analyse acoustique lui permet de déceler la présence d'un rongeur et de n'activer la détection visuelle, plus énergivore, que dans un second temps, si nécessaire. Les chercheurs du CEA-Leti se sont inspirés de ce mode de fonctionnement pour développer un dispositif de localisation d'objets par le son, très économe en énergie.
Les chercheurs ont couplé des capteurs acoustiques piézoélectriques avec un système de traitement local de l'information, sans microprocesseur. Un capteur émet des ultrasons, lesquels, lorsqu'ils rencontrent une cible, génèrent deux ondes réfléchies qui sont perçues par deux autres capteurs avec un infime décalage temporel. Ce laps de temps et la distance entre le duo de capteurs (qui miment les oreilles), permettent de localiser la cible grâce à un modèle de calcul inspiré du cortex cérébral de la chouette et opéré dans une mémoire résistive proche capteur.
Un démonstrateur entièrement bio-inspiré a été mis au point. Il a permis de mettre en évidence qu'il était possible de réduire d'un facteur 100000 la consommation d'énergie par rapport à un système classique doté de capteurs similaires et d'un microcontrôleur, pour une même précision de localisation. Ce type de dispositif pourrait à terme être couplé à un système d'analyse d'images. Des applications en robotique, en particulier pour les drones, sont envisagées.
*Espèce de chouette commune