Le Laboratoire de RadioToxicologie étudie la toxicologie des radionucléides et des composés chimiques utilisés dans le cadre des activités nucléaires de recherches et industrielles et les conséquences des expositions par inhalation et autres formes de contamination : ingestion, transcutanée.
Pour mener à bien ces études, le LRT dispose de compétences pluridisciplinaires, notamment dans les domaines de la physique, de la métrologie des rayonnements, de la biologie (de l'organisme entier aux niveaux cellulaires et moléculaires), de la modélisation et de la dosimétrie.
Devenir des radionucléides dans l'organisme et dosimétrie
Caractérisation physique des radionucléides, identification des formes chimiques des radioéléments en milieux biologiques, modélisation des transferts, et calcul de la dose.
Toxicité des radionucléides, après contamination par inhalation
Identification de la toxicité chimique et radiologique et compréhension du mode d'action des radionucléides aux différents niveaux d'organisation du vivant en vue de caractériser et d'estimer le risque de lésions déterministes ou aléatoires.
Caractérisation du radiocontaminant
Après contamination par inhalation, le dépôt du radionucléide dans les voies respiratoires et la dissolution des composés (qui permet le passage du radionucléide dans le sang et donc dans l'ensemble de l'organisme) sont surtout fonction de la taille des particules et de leurs propriétés physicochimiques. La détermination de ces caractéristiques est donc très importante. Le LRT met au point une méthodologie permettant d'obtenir ces informations à partir de l'étude des filtres recueillis sur les balises de surveillance atmosphérique présentes aux postes de travail.
Biocinétique et biodistribution du radiocontaminant
Les effets d'une contamination radiologique sont fonction du type de radiation et de la dose absorbée par les tissus, organes ou cellules. Le comportement biologique du radiocontaminant, et les principaux organes de rétention, sont fonction de la nature du radionucléide, de ses propriétés physiques et chimiques et du mode de contamination. Une bonne connaissance de la cinétique et de la biodistribution du radionucléide dans l'organisme est donc une étape importante pour pouvoir évaluer les conséquences pathophysiologiques d'une contamination.
Approches thérapeutiques après contamination interne
La décorporation des radionucléides a été jusqu'à maintenant basée principalement sur leurs chélations dans les liquides biologiques, suivie par une élimination naturelle par les excreta. Afin d'améliorer l'efficacité des traitements décorporants, il est très important de mieux connaître les formes chimiques et les sites d'accumulation du radiocontaminant. Il est alors possible d'améliorer l'efficacité de la décorporation, en testant de nouvelles molécules chélatrices proposées par les chimistes, en améliorant les protocoles d'administration et en recherchant de nouvelles formes galéniques.
Conséquences physiopathologiques d'une contamination interne
Les expérimentations réalisées au LRT permettent d'étudier l'induction de tumeurs et la survie après contamination par inhalation de différents oxydes d'actinides. Les résultats obtenus après inhalation montrent que de nombreux facteurs peuvent influencer la fréquence d'apparition de tumeurs, comme par exemple la toxicité chimique et l'hétérogénéité de la distribution de dose dans les organes et les tissus. Par ailleurs, il est maintenant bien connu que l'inflammation d'un tissu est un élément important dans le processus néoplasique.
Cependant, nous n'avons actuellement que peu d'informations sur les dommages inflammatoires et sur les mécanismes de cancérogenèse. Ainsi, des études in vitro et in vivo ont été initiées au LRT afin d'étudier les effets précoces d'un contaminant notamment par la définition des effets sur le microenvironnement des cellules cibles.