Chez l'Homme, une protéine, le CNTF ou « ciliary neurotrophic factor », est identifiée comme ayant la capacité de protéger les neurones dans de nombreuses maladies comme la sclérose en plaques ou encore la maladie de Huntington. Elle a d'ailleurs déjà été utilisée lors d'essais cliniques pour ces pathologies. Mais étrangement, cette protéine présente à ce jour encore bien des mystères sur son fonctionnement.
Grâce à des techniques d'imagerie multimodales de pointe que sont la spectroscopie RMN in vivo, la chromatographie en phase liquide à haute performance et l'IRM in situ, cette étude du CEA-I2BM montre que le CNTF induit un remodelage important du métabolisme cérébral in vivo. En particulier, les chercheurs ont observé une baisse des taux intracérébraux de plusieurs métabolites présents dans les neurones (N-acétylaspartate, N-acétyl-aspartyl-glutamate et glutamate).
Ces résultats sont surprenants car une telle baisse est habituellement considérée comme le reflet d'une souffrance neuronale. Etant donné les effets neuroprotecteurs du CNTF, ces résultats suggèrent à l'inverse que de ces baisses pourraient être associées à une réorganisation du métabolisme cérébral, qui serait bénéfique à la survie des neurones.
Technique d'imagerie appelée "gluCEST" qui met en évidence une baisse de concentration de glutamate dans le cerveau d'un modèle rongeur (augmentation de la concentration du bleu vers le rouge) associée à la surexpression de CNTF (en grisé sur l'image de droite)