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06

GRAND ANGLE

n° 04 - mars 2015 -

CEAbio

Diagnostiquer

pour mieux

intervenir

DÉTECTION

oût 2014 : la flambée d’Ebola

en Afrique de l’Ouest est décla-

rée «

urgence de santé publique

de portée internationale

» par

l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

En d’autres termes, l’épidémie est hors de

contrôle dans les États touchés. Aussitôt, les

chercheurs du Laboratoire d’ingénierie cellu-

laire et biotechnologie (LICB) du CEA-IBITECS,

à Marcoule, se lancent dans la mise au point

d’un test de détection rapide avec, dans leur

escarcelle, des bio-molécules qui peuvent

reconnaître spécifiquement le virus Ebola.

«

Prise de contact avec un fabricant de test, la

société Vedalab

1

, mise au point des dosages,

validation au Laboratoire de haute sécurité mi-

crobiologique de niveau P4 (Inserm) à Lyon sur

la souche virale qui sévit en Afrique de l’Ouest...

Nous étions sur tous les fronts

», se souvient

Laurent Bellanger, responsable du LICB. Fin

novembre 2014, moins de quatre mois après

l’alerte de l’OMS, le test est prêt. Il est actuel-

lement en cours d’évaluation sur le terrain en

Guinée. Baptisé eZYSCREEN

®

, il a le format

d’un test de grossesse et s’utilise directement

à partir d’une goutte de sang, de plasma ou

de sérum

(Voir schéma p. 08 -09

). Sa mise au

point rapide est l’un des exemples frappants

de l’engagement du CEA dans la recherche

sur la détection des agents pathogènes, dont

certains responsables de maladies émergentes

A

Le virus Ebola (en rouge)

en microscopie électronique.

© NIAID

Combiner l’analyse

immunologique à la spectrométrie

de masse, tel est le défi

qu’ont relevé les chercheurs

du Laboratoire d’étude du

métabolisme des médicaments

(LEMM) du CEA-IBITECS, à Saclay.

L’idée : identifier des marqueurs

peptidiques

*

spécifiques de

cibles, agents pathogènes ou

toxines, pour pouvoir les détecter.

«

D’abord, nous capturons la cible

grâce à des anticorps fixés sur

des billes magnétiques et puis

la concentrons grâce à un aimant.

Elle est ensuite lysée pour libérer

des marqueurs peptidiques,

explique François Becher, du

LEMM

. Nous identifions ceux qui

lui sont spécifiques par l’analyse

en spectrométrie de masse

d’une collection de souches de

l’agent, en collaboration avec

l’Institut Pasteur.

» Ce même outil

permet ensuite de repérer, dans

un prélèvement biologique,

les marqueurs spécifiques

d’une cible et ainsi de révéler sa

présence. Applicable à la santé

publique ou à la défense, cette

technique vient en complément

des tests immunologiques ou

génétiques (PCR).

Identifier

des marqueurs

spécifiques

Peptidiques

Les peptides sont des assemblages

d’acides aminés et constituent notamment

les protéines.