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1

Infectious Diseases Models for Innovative

Therapies, voir

http://www.idmitcenter.fr/

«

IDMIT

1

naît de la rencontre entre

une demande extérieure et un

savoir-faire du CEA

» explique Roger

Le Grand, responsable du service

d’Immuno-virologie. IDMIT, labellisée

« Infrastructure nationale pour

la biologie et la santé », est à la fois un

centre de recherche et une plateforme

dédiés à la recherche préclinique sur

les maladies infectieuses. Implantée à

Fontenay-aux-Roses, coordonnée par

le CEA, elle associe l’Institut Pasteur,

l’université Paris-Sud, l’Inserm,

l’ANRS et Bertin Pharma. IDMIT est

ouverte aux communautés scientifique

et industrielle, à qui elle propose son

expertise et ses capacités en analyse

cellulaire, génomique fonctionnelle,

métabolomique et imagerie

in vivo

.

Une plateforme

européenne pour

les maladies

infectieuses

05

GRAND ANGLE

Réunion, la Cellule d’intervention biologique

d’urgence coordonnée par l’Inserm demande

au CEA de développer un modèle animal de

la maladie. Six semaines plus tard, c’était fait

4

.

Cette expertise scientifique et technique conti-

nue d’être mise à profit pour lutter contre les

maladies émergentes et ré-émergentes.

2

Ce laboratoire était alors dirigé par Dominique

Dormont, médecin du service de Santé des armées

et chercheur CEA.

3

Pour Nucléaire, Radiologique, Biologique,

Chimique, Explosifs.

4

Le même modèle est aujourd’hui dédié à l’étude de

vaccins développés au CEA.

CEAbio

- n° 04 - mars 2015

Des cibles

communes

uel est le rapport entre la lutte contre le terrorisme et celle contre

les maladies émergentes ou réémergentes? Réponse: leurs cibles

communes, à savoir les agents pathogènes. Christophe Bossuet,

chef de projet du programme interministériel NRBC-E au CEA,

explique: «

Les agents de ce qu’on appelle “la menace potentielle bioterroriste”

posent également souvent des problèmes de santé publique

1

.» C’est le cas du

virus Ebola ou ceux d’autres fièvres hémorragiques comme Marbourg ou Lassa,

des

henipavirus

*

, de la bactérie

Yersinia pestis

, responsable de la peste, de

certaines toxines... Ces agents, qui provoquent pour certains des affections

qualifiées d’émergentes ou de réémergentes, sont susceptibles d’être employés

lors d’une attaque terroriste.

«

En 2001, les attaques au bacille du charbon qui ont eu lieu aux États-Unis ont

montré que le risque bioterroriste était bien réel,

relate Christophe Bossuet

. Pour

mettre au point une stratégie de prévention, ainsi que des traitements, la France

a lancé en 2005 le programme interministériel de recherche et développement

NRBC-E.

» Fort de ses compétences dans les domaines radiologique, chimique

mais aussi biologique, le CEA a été désigné par les pouvoirs publics pour

coordonner et mener les travaux en lien avec la DGA

2

et le SGDSN

3

, en

y associant d’autres organismes de recherche. Objectif: développer et

transférer vers l’industrie des technologies de détection, de traitement, de

décontamination. Quant au passage de la défense à la santé publique, il se

fait naturellement: en lien étroit avec les pouvoirs publics, les chercheurs du

programme NRBC-E diffusent volontiers leurs travaux pour le bien commun.

«

Nous faisons attention à ne pas donner d’informations qui pourraient rendre

le pays vulnérable,

indique Christophe Bossuet

. Cependant, la dualité de nos

recherches, qui s’appliquent tant à la défense qu’à la santé, s’avère primordiale

pour nous.

»

Q

BIOTERRORISME

ET SANTÉ PUBLIQUE

Cette mallette de terrain conçue

par le service de Pharmacologie

et d’immuno-analyse du CEA

permet de détecter les toxines

botuliques, les bacilles du

charbon et de la peste.

© L. Godart/CEA

Suivi de marquage cellulaire.

© P. Stroppa/CEA

1

Le Centre pour le contrôle des maladies (CDC),

aux États-Unis, tient une liste publique des agents

pathogènes de la menace bioterroriste. Cependant,

chaque pays établit sa propre liste, confidentielle.

2

Direction générale de l’armement.

3

Secrétariat général de la défense et de la sécurité

nationale.

Henipavirus

Les henipavirus, Hendra et Nipah, ont

été découverts dans les années 1990.

Responsables d’hémorragies et œdèmes

pulmonaires, ils provoquent une mort

fulgurante chez les animaux et les humains.