Cellules d’un filament d’algue brune
multicellulaire «
Ectocarpus siliculosus
»
au microscope.
© CNRS Photothèque/Delphine SCORNET
Brèves de science
Apprendre à lire
pour mieux voir
L’apprentissage de la lecture modifie
l’organisation du cerveau. Une équipe
du CEA-I2BMmontre, en utilisant
l’électro-encéphalographie, qu’elle
améliore le codage visuel précoce, de
sorte qu’un bon lecteur discrimine mieux
et plus rapidement qu’un analphabète
deux formes qui se ressemblent.
In Proceedings of the National
Academy of Sciences.
Le rôle d’une protéine
dans le cancer du sein
Une équipe franco-américaine impliquant
le CEA-IRCM a identifié et caractérisé
Trim37, une protéine surexprimée dans
une forte proportion des cancers du sein.
Celle-ci joue un rôle important dans la
cancérisation des cellules en inhibant
les gènes suppresseurs de tumeurs.
Elle pourrait être la cible de nouvelles
thérapies médicamenteuses ou géniques.
In Nature.
Le sexe des algues
Les algues brunes possèdent un système
chromosomique original de détermination
du sexe. Des chercheurs du CEA-IG
ont participé à la première exploration
détaillée de ce mécanisme. Des régions
des chromosomes U et V déterminent leur
sexe, ce dernier étant dominant: quel que
soit le nombre de chromosomes U, un seul
V suffit à obtenir un individu mâle.
In Current Biology.
14
PANORAMIQUE
n° 04 - mars 2015 -
CEAbio
ne étude croisant neuro-imagerie
par IRM et analyses génétiques
relie des mutations à des variations
dans la taille des régions sous-corticales. La
taille de ces structures cérébrales profondes
se répercuterait sur les performances cogni-
tives, phénomène observé dans la maladie
es neurones sont créés par division et
différentiation des cellules souches
neurales. Or cette neurogenèse ralen-
tit avec l’âge. Ce vieillissement cérébral est-il
dû à une perte de cellules souches neurales ou
à une diminution de leur capacité à proliférer ?
Une équipe du CEA-IRCM vient de trancher
la question chez un modèle rongeur. Cette
étude montre qu’avec l’âge, les populations
de cellules souches restent inchangées, mais
que le nombre de leurs descendantes par divi-
sion diminue. La capacité à proliférer de ces
cellules est donc en cause, la période entre
deux divisions augmentant avec l’âge. Cela se
traduit ainsi par une diminution globale de la
neurogenèse. Les chercheurs ont également
montré l’implication dans ce phénomène de
TGF-
β
, un facteur de signalisation cellulaire
qui augmente avec l’âge. Ils poursuivent
d’Alzheimer. Cette étude internationale,
impliquant 193 laboratoires, a confronté les
données de 30 700 individus. Dans ce cadre,
les chercheurs du CEA-I2BM ont piloté des
analyses IRM sur des cohortes de 2 000 sujets.
Les données recueillies ont conduit à des ana-
lyses statistiques sans précédent. Résultat :
les volumes des structures sous-corticales
s’avèrent conditionnés génétiquement. En
effet, des variants génétiques ont été reliés à
une taille anormalement faible de certaines
régions, notamment 5 d’entre eux au puta-
men, zone impliquée dans la motricité, et un
à l’hippocampe, région essentielle pour la
mémorisation. L’identification de ces ano-
malies génétiques constitue une nouvelle
étape pour évaluer les facteurs de risque de
développer une maladie neurodégénérative,
comme celles de Parkinson ou d’Alzheimer.
In Nature.
aujourd’hui l’exploration de ce mécanisme,
espérant à terme trouver un levier pour favo-
riser la neurogenèse chez les patients âgés
ou irradiés.
In Stem Cells.
U
L
Des gènes impliqués dans la taille
des structures cérébrales
Vieillissement cérébral :
des cellules souches au ralenti
IMAGERIE / GÉNÉTIQUE
MÉCANISME MOLÉCULAIRE
Localisation de certaines structures
sous-corticales sur une coupe de substance
grise du cerveau obtenu en IRM.
Rouge : noyau caudé, vert : putamen,
bleu : pallidum, jaune : thalamus.
© CEA
La neurogénèse diminue avec l’âge.
© Fotolia