CEAbio
- n° 03 - novembre 2014
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PANORAMIQUE
Brèves de science
Un traitement surprise
contre la ß-thalassémie ?
La ß-thalassémie est une anémie
héréditaire parfois très grave.
Un traitement destiné à l’ostéoporose
a révélé, lors des essais cliniques,
des effets inattendus sur le taux de
globules rouges. Grâce à un rongeur
modèle de la ß-thalassémie, une équipe
du CEA-IMETI a confirmé cette action,
au point qu’un essai clinique du produit
est en cours pour cette nouvelle
indication.
In Nature Medicine
Dioxyde de titane :
un colorant anodin ?
Le dioxyde de titane est un colorant
blanc courant dans les produits
alimentaires (dragées de chewing-gum)
ou de soin (dentifrice), sous forme
de particules souvent nanométriques.
Combinant des approches
in vitro
et
in vivo
(rongeurs), des chercheurs
du CEA-IBITECS observent que
des nanoparticules traversent
la barrière intestinale, sans constater
de dégât cellulaire.
In Particle and Fibre Toxicology
Toxicologie : halte
au charbon !
Bacillus anthracis
, bactérie responsable
de la maladie du charbon, est
un agent potentiel de bioterrorisme.
Une équipe du CEA-IBITECS a mis
au point une technique d’identification
spécifique et rapide, basée sur
la spectrométrie de masse. Elle vient
compléter une méthode de détection
dèjà développée par cette équipe.
In Molecular & Cellular Proteomics
Dans l’intimité d’un
récepteur à la sérotonine
La structure moléculaire des récepteurs
«rapides» aux neurotransmetteurs
n’était explorée qu’à partir
d’homologues bactériens. Une équipe
de l’IBS (CEA/CNRS/Université Joseph
Fourier) de l’Institut Pasteur et de l’École
Polytechnique Fédérale de Lausanne
a déterminé la structure intégrale
du récepteur à la sérotonine de souris.
Une grande première chez les vertébrés.
In Nature
ent millemilliards de bactéries, virus,
phages ou protistes, pour la plupart
inconnus, peuplent notre intestin.
Comment les identifier ? Un consortium
international piloté par l’Inra, et impliquant
des équipes de CEA-IG (Genoscope), a entre-
pris de séquencer le métagénome de cette
communauté. Problème : ces microorganismes
appartenant à des genres non cultivables,
il n’existe pas de séquence de référence dans
les bases de données. De plus, la complexité
de ce milieu limite l’utilisation des méthodes
bioinformatiques classiques.
Pour attribuer les séquences lues à des
entités biologiques (chromosome d’une espèce
bactérienne par exemple), les chercheurs ont
dû recourir à… la logique. La composition
de la population intestinale variant d’une
personne à l’autre, ils ont analysé les métagé-
nomes des selles de 400 individus et regroupé
les séquences dont l’abondance variait de
manière similaire d’un
microbiote
*
à l’autre.
Chacun de ces « groupes de co-abondance »
représente vraisemblablement une entité
biologique.
Les scientifiques ont ainsi repéré plus de
700 espèces de bactéries, dont 630 incon-
nues, et reconstitué le génome de référence
de 238 nouvelles espèces. Plus de 800 phages
inconnus ont également été identifiés.
In
Nature Biotechnology
Microbiote
Ensemble des micro-organismes (bactéries, levures,
champignon, virus...) vivant dans un environnement
spécifique.
Microflore intestinale : une moisson
d’espèces inconnues
GÉNOMIQUE
es droitiers, qui représentent 90% de
la population, commandent leur main
de prédilection avec leur hémisphère
cérébral gauche. Par ailleurs, les aires céré-
brales contrôlant la parole sont également
situées à gauche chez 90% des sujets. La locali-
sation des aires du langage serait-elle corrélée
au fait d’être droitier ou gaucher ?
L
Parlez-vous de la main gauche ?
NEUROSCIENCES
Escherichia coli
, l’une des nombreuses
bactéries intestinales.
© Rocky Mountain Laboratories/NIH
Hémisphère gauche Hémisphère droit
Les aires cérébrales
activées par le langage
se situent en général dans
l’hémisphère gauche.
© CEA/CNRS/Université
de Bordeaux
Les chercheurs duGroupe d’imagerie neuro-
fonctionnelle (CNRS/CEA-I2BM/Université de
Bordeaux) ont observé par IRM le cerveau de
300 volontaires, dont la moitié de gauchers,
effectuant des tests de langage. Pour lamajorité
d’entre eux, qu’ils soient droitiers ou gauchers,
l’hémisphère gauche est dominant. Aucun
hémisphère ne domine clairement pour une
minorité. Enfin l’hémisphère droit domine chez
7% des gauchers. La concordance entre l’hé-
misphère dominant pour les activités manuelles
et celui pour le langage relève bien du hasard,
sauf pour une fractionminime de la population
(moins de 1% du total).
In
PLoS One