CEABIO N°3 - Les sciences du vivant au CEA - page 15

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PANORAMIQUE
l’un des principaux biens d’exportation à
l’échelle internationale, et la première richesse
de nombreux pays tropicaux. Un consortium
international a publié la première séquence
de référence de
Coffea canephora
, plus connu
sous le nom de robusta. Ce dernier a été choisi
pour son génome diploïde (l’autre espèce
cultivée,
C. arabica
, est tétraploïde). L’analyse a
révélé que ses 22 chromosomes, qui comptent
25 000 gènes, ont conservé la même organisa-
tion que le génome de l’ancêtre de toutes les
dicotylédones
*
. Le caféier se distingue par un
nombre relativement élevé de gènes consacrés
à la défense et au
métabolisme secondaire
*
.
La caféine, en particulier, est synthétisée par
d’autres enzymes que chez le cacaoyer et
le théier, montrant que sa biosynthèse est
apparue à divers moments au cours de l’évo-
lution. Ce travail devrait faciliter la sélection
ou la création de variétés plus résistantes
aux contraintes environnementales et aux
agresseurs (insectes, champignons, virus…).
L’ensemble des résultats est disponible pour
la communauté scientifique sur une base de
données publique,
Fleur de colza, plante de grande
culture depuis à peine un demi
siècle (à gauche).
© Inra/J. Weber
Cerises de
Coffea arabica
à
différents stades de maturation
(au milieu).
© Cirad/P. Marraccini
Le blé tendre est l’aliment
de base de plus d’un tiers de
la population mondiale.
© David Monniaux
Génome
: Ensemble des chromosomes, et donc des gènes, portant le patrimoine génétique d’un individu.
Polyploïde
: Génome possédant plusieurs fois le nombre normal de chromosomes car il associe plusieurs
sous-génomes provenant des plantes parentes.
Séquence de référence
: Génome d’un représentant d’une espèce, à partir duquel sont décrites les variations
présentes chez tout individu de cette espèce.
Dicotylédones
: Végétaux à fleurs dont la plantule comporte deux cotylédons (lobes).
Métabolisme secondaire
: Production d’une cellule ou d’un organisme qui ne participe pas à son développement.
CEAbio
- n° 03 - novembre 2014
aplysie, un mollusque égale-
ment connu sous le nom de
« lièvre de mer », ne possède que
20 000 neurones. C’est pourquoi des cher-
cheurs de Neurospin (CEA-I2BM) l’ont
choisie pour mettre au point une méthode
de visualisation fonctionnelle des neurones.
À l’aide d’un scanner IRM à 17,2 T, et utilisant
le fait que les neurones activés accumulent le
manganèse, ils ont observé la région buccale
d’aplysies affamées placées en présence de
nourriture. Résultat : ils ont pu clairement
distinguer l’activité de chaque neurone,
et voir par exemple que la proximité d’un
aliment et sa consommation produisent
des réponses différentes dans les mêmes
cellules. Il est donc possible d’explorer l’or-
ganisation fonctionnelle et la plasticité des
réseaux neuronaux lorsque l’animal adopte
un comportement précis. Les chercheurs
veulent étendre l’étude au système nerveux
complet de l’aplysie. Restera à appliquer la
méthode aux vertébrés...
In Proceedings of the National Academy
of Sciences of the United States
of America
L’
L’IRM atteint l’échelle du neurone
NEUROIMAGERIE
ue deviennent les nanotubes de
carbone lorsqu’ils pénètrent dans
un organisme ? Le mode d’entrée
le plus vraisemblable étant l’inhalation, des
chercheurs du CEA (IBITECS et IRAMIS)
et du CNRS ont déposé 20 microgrammes
de nanotubes dans les voies respiratoires
de rongeurs de laboratoire, et ont observé
ces derniers pendant un an. Pour suivre
les nanotubes à la trace dans l’organisme,
ils les ont marqués au préalable au
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C durant
leur synthèse, une méthode originale qui
n’affecte en rien leurs propriétés physiques,
chimiques ou biologiques. Seule une faible
fraction (0,7%) des nanotubes a franchi
la barrière pulmonaire (barrière air/sang), se
dirigeant en particulier vers le foie, la rate et
la moelle osseuse et s’y accumulant pendant
la période de suivi.
In ACSnano
Q
Suivre les nanotubes à la trace
NANOSCIENCES
© L. Ciabanu/CEA-I2BM/Neurospin
1...,5,6,7,8,9,10,11,12,13,14 16
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