Extraire les terres rares des laitiers issus des usines de sidérurgie permettrait tout à la fois de sécuriser l’accès à des matières premières critiques, et de mieux valoriser ces co-produits industriels. C’est d’ailleurs l’objectif du projet européen Reslag, auquel participe le Liten, institut de CEA Tech, et dont les travaux viennent d’aboutir à la mise au point d’un procédé d’extraction à l’échelle pilote.
En collaboration avec Seprosys, société spécialisée en solutions innovantes de purification élémentaires et moléculaires, les chercheurs du Liten ont développé un procédé continu de purification par chromatographie d’affinité en lit mobile simulé. Ce procédé, fonctionnant en voie liquide, nécessite de réaliser au préalable une attaque acide de la matière à traiter afin d’en extraire les éléments d’intérêt. Le lixiviat obtenu passe alors dans une résine échangeuse d’ions captant préférentiellement les éléments à valoriser. Testé avec un laitier provenant de la fusion de batteries NiMH, ce procédé a permis de récupérer un mélange de terres rares (Nd, Ce, La) pur à 99,5%, avec un rendement de 94%. Très encourageants, ces résultats doivent être confirmés sur des laitiers moins riches en terres rares.
En attendant, les quantités obtenues sur un équipement pilote capable de traiter un litre de lixiviat par heure, ont été extrapolées à une tonne de matière traitée. L’évaluation de l’intérêt économique de ce procédé est en cours, avant d’envisager un éventuel transfert industriel.