Une blockchain est un registre de données distribué, dont chaque participant possède une copie locale. Pour garantir la cohérence du registre, différents protocoles plus ou moins énergivores peuvent être utilisés. Une équipe incluant des chercheurs du List, institut de CEA Tech, s'est attelée à prouver que le protocole de consensus au cœur de la blockchain Tendermint, qui a l'avantage d'être non énergivore, était correctement implanté.
Un protocole de consensus impose que tous les participants se mettent d'accord sur un ajout dans le registre (d'une transaction par exemple) avant de pouvoir l'effectuer. Les chercheurs ont mis en évidence plusieurs failles, qui ont été corrigées par les concepteurs. Le protocole de consensus ainsi corrigé a ensuite été validé, ainsi que son utilisation dans la blockchain Tendermint. L'étude a également confirmé une tolérance optimale aux pannes dites byzantines, qui constituent la plus grande menace pour ces systèmes : la blockchain peut tolérer jusqu'à un tiers de participants malveillants, c'est-à-dire qui ne répondent plus ou envoient des informations incohérentes pour leurrer le système.
Cette première démonstration de la validité d'une blockchain basée sur un protocole de consensus illustre le rôle majeur que joue le List dans ce domaine, rôle confirmé par la récente nomination de Sara Tucci, chercheuse au List, au sein de la mission Blockchain présentée en juillet par le ministre de l'Économie et des Finances. Celle-ci a pour objectif d'aider à la définition de la stratégie nationale dans ce domaine et de poursuivre le dialogue entre l'écosystème blockchain et l'Etat.
* Tendermint est la blockchain au cœur de l'application Cosmos, qui permet de créer des réseaux de blockchains.