Pour partir à la découverte du secret de l'expansion de l'univers, le satellite Euclid a tout intérêt à être solide ! Constitué de quatre pièces de carbure de silicium soudées par un procédé de brasage breveté par le Leti, institut de CEA Tech, ses joints doivent être inspectés sur site avant le lancement. La société Mersen Boostec a fait appel à un autre institut de CEA Tech, le List, déjà fort de son expérience réussie sur le satellite GAIA, pour réaliser cette tâche délicate.
Choisi pour ses propriétés thermiques exceptionnelles adaptées à l'application et par ailleurs très rigide, le carbure de silicium est difficile à sonder par les techniques de contrôle non destructif par ultrasons. Ces derniers s'y propagent en effet à une vitesse élevée et les nombreux échos parasites issus de leur réflexion sur les parois de la pièce de géométrie complexe, peuvent rendre difficile l'interprétation du scan ultrasonore. Afin de pouvoir balayer l'intégralité de la surface du joint jusque dans sa partie centrale, la définition géométrique des zones de contrôle ont été adaptées par le bureau d'étude d'Airbus Defence & Space en collaboration avec les chercheurs du List. Grâce au logiciel de simulation CIVA, ils ont ensuite calculé et ajusté les paramètres de focalisation (angle du faisceau d'ultrasons notamment) de façon à détecter tout défaut supérieur à 4 mm2.
Les résultats de leurs simulations ont été vérifiés expérimentalement sur plusieurs défauts étalons, puis appliqués avec succès sur le télescope de la mission Euclid.