Si elle fournit une image bien résolue des tissus, la radiographie X ne renseigne que sur la densité, et non sur la nature de ces derniers. De fait, cette technique d'imagerie basée sur la mesure de l'atténuation des rayons transmis ne tient pas compte des rayons diffusés, lesquels peuvent pourtant apporter des informations très spécifiques sur la structure des tissus.
L'idée des chercheurs du Leti est de tirer parti de ces rayons diffusés, surtout à petits angles, pour distinguer les tissus sains des tissus tumoraux et faciliter le diagnostic notamment du cancer du sein. Pour cela, ils avaient besoin de détecteurs capables de déceler la signature spectrale de diffusion des tissus malades en conditions cliniques. Compacts, les nouveaux détecteurs à base de CdZnTe développés au laboratoire sont justement aptes à mesurer l'énergie des photons reçus et fonctionnent sans avoir besoin d'être refroidis. Couplés à des tubes de rayons X polychromatiques conventionnels, ils ont été testés sur des glandes mammaires de souris.
Les premières expérimentations réalisées révèlent qu'il est possible de clairement distinguer les tissus sains des tissus cancéreux, à température ambiante. Prochaine étape : faire des essais sur des échantillons plus complexes (diverses tumeurs, différents niveaux de maturité…) et sur des tissus humains.