Le projet, nommé RAPACE, vise à développer un drone à hydrogène 100% français, en intégrant une chaine énergétique complète. Au sein de l'École de l'air, le projet est porté par des enseignants-chercheurs civils et militaires du Centre de Recherche de l'École de l'Air (CREA), qui étudie les systèmes aérospatiaux et leur emploi militaire et poursuit des recherches pluridisciplinaires ayant pour finalité une meilleure appréhension de l'évolution des technologies, doctrines et organisations. Le CEA-Liten et l'École de l'air souhaitent, par leur collaboration, développer un partenariat de recherche scientifique et technique à long terme, qui leur permettra de répondre efficacement aux enjeux auxquels ils sont confrontés dans le domaine de l'usage de l'hydrogène.
C'est l'industriel Atechsys, domicilié à Pourrières, dans le Var, qui a été choisi pour la réalisation du vecteur et de sa station sol. La technologie de pile à combustible utilisée est développée par des chercheurs du CEA-Liten, elle a pour but de confirmer la place de la France dans ce marché de haute technologie. Une France, souveraine et indépendante sur le plan scientifique et technologique. La technologie embarquée dans ce démonstrateur permettra d'élargir la gamme d'utilisation de ce drone de laboratoire. Sa spécificité est son adaptation idéale pour toutes les conditions environnementales sévères (vol par tous temps). Il s'agit du seul projet de ce type en France appliquant un prisme militaire à la propulsion de drones par hydrogène.
Le premier vol d'essai est prévu au début de l'année 2022. Le Centre d'Initiation et de Formation des Equipages Drones (CIFED) de l'armée de l'Air et de l'Espace, jouera un rôle central pendant cette phase en étant l'opérateur du système. L'évolution de l'usage militaire des RPAS (Remotely Piloted Aircraft Systems) constitue un axe de recherche transverse pour le CREA qui l'aborde suivant une approche multidisciplinaire, considérant les déterminants opérationnels, organisationnels et technologiques.
Francois Legalland, directeur du CEA-Liten, nous confie :
"Le CEA Liten est au cœur du développement de la filière « hydrogène décarboné » en France et dans le monde. Cela fait plus de 20 ans que nous misons sur le vecteur hydrogène, de sa production à son utilisation en passant par son stockage et son transport. Cette technologie, tout comme les batteries ou encore le photovoltaïque avant elle, arrive progressivement à maturité. Nous sommes au cœur de nos missions de développement de nouvelles technologies clefs et de soutien aux nouvelles filières françaises pour maintenir la souveraineté nationale au sein d'environnements industriels et de recherche très concurrentiels".
Angel Scipioni, maître de conférences et chef du projet à l'École de l'air explique :
Dans un contexte général de décarbonation de l'énergie, en particulier dans le milieu aéronautique, l'École de l'air a pour ambition d'explorer les potentialités de l'usage de l'hydrogène dans les applications militaires. »