Les oxydes d'azote, produits pour moitié par le trafic automobile, sont des polluants dangereux dont les seuils limites sont régulièrement dépassés. Si des filtres existent, notamment au niveau des pots catalytiques, ils ne sont actifs qu'à haute température. Les chercheurs du CEA-Liten ont préparé des filtres efficaces à température ambiante et à pression atmosphérique.
Partant de filtres à particules mécaniques classiques, ils ont recouvert leur surface d'une matière active destinée à piéger les polluants gazeux. Dans le cas présent, la surcouche spécifique ajoutée sur des filtres fibreux (par exemple les matériaux de base des masques FFP2) est un mélange « eutectique profond». Ce dernier est constitué d'un produit connu pour capter le NO2, et d'un autre visant à améliorer d'un facteur quatre la capacité de captage du premier. Après optimisation et vérification de sa stabilité, l'utilisation de ce filtre amélioré serait envisageable pour purifier l'air d'un habitacle automobile et filtrer de 50 à 80% du NO2 entre deux contrôles techniques (30000 kilomètres).
Un brevet est en cours de dépôt pour protéger la composition du mélange, et des recherches se poursuivent pour étendre le captage au NO, en le transformant préalablement en NO2. Outre le secteur automobile, cette innovation pourrait trouver des applications dans le domaine du bâtiment et sur le marché des purificateurs d'air dans les habitations.