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n° 05 - juillet 2015 -

CEAbio

e virus de la rougeole tel que vous ne

l’avez jamais vu ! Des chercheurs de

l’IBS (CEA/CNRS/Université Alpes Gre-

noble) sont parvenus à visualiser la nucléopro-

téine qui enveloppe et protège le matériel géné-

tique de ce virus à une résolution jamais égalée

de 4,3

Å

*

. Cette protéine a pu être exprimée

en nombre dans des cellules d’insectes, puis

congelée pour être visualisée par cryo-micros-

copie électronique. L’analyse de sa structure

a permis de mieux comprendre son interac-

tion avec le matériel génétique du virus. Des

molécules antivirales spécifiques du virus de

la rougeole pourraient être

conçues sur la base de ce résul-

tat. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé,

cette maladie très contagieuse reste une cause

importante de décès du jeune enfant, alors

qu’il existe un vaccin. En 2013, on a recensé

145 700 décès par rougeole dans le monde.

In Science

L

Au cœur

du virus de

la rougeole

BIOLOGIE STRUCTURALE

eau, c’est la vie. Une équipe interna-

tionale impliquant l’IBS en a apporté

une preuve à l’échelle moléculaire.

Les chercheurs ont pu observer le mouvement

des molécules d’eau à la surface des protéines

et montrer qu’il joue un rôle déterminant sur

l’activation de ces protéines. Ils ont pour cela

utilisé la technologie de diffusion de neutrons

combinée à des simulations de dynamique

moléculaire. Ils ont eu également recours à la

production de

protéines deutérées

*

pour

bien distinguer le signal de l’eau à leur surface.

À cette échelle, la température s’est révélée être

un paramètre central. Lorsqu’elle est inférieure

à -30°C, les molécules d’eau ont unmouvement

de rotation sur elles-mêmes et les protéines ne

sont pas dynamiques. Lorsqu’elle est supérieure

à - 30°C, ce qui correspond à un début d’acti-

vité des protéines, les molécules d’eau tournent

toujours sur elles-mêmes tout en commençant

à exercer une diffusion translationnelle. C’est

la capacité de l’eau à «danser» ainsi à la sur-

face des protéines qui les rend progressivement

fonctionnelles.

Ces résultats pourraient avoir des applications

dans le contrôle de la stabilité de protéines thé-

rapeutiques déshydratées, telles que l’insuline

utilisée comme traitement du diabète.

In Nature Communications

  sur http://portail.cea.fr/presse

La danse de l’eau

MÉCANISMES MOLÉCULAIRES

Vue de dessus de la structure 3D

de la nucléoprotéine du virus de

la rougeole. Elle protège le matériel

génétique du virus, en vert sur

ce schéma. Les autres couleurs

correspondent à différents constituants

de la nucléoprotéine.

© Grégory Effantin, IBS

température

-30°C

Schéma d’activation d’une protéine (en bleu clair)

par des molécules d’eau (en rouge et blanc).

© CEA

Å:

Angström, unité de mesure. 1Å = 10

-

10

mètre,

soit un dixième de milliardième de mètre.

Protéine deutérée

Protéine dans laquelle les atomes d’hydrogène sont

remplacés par des atomes de son isotope le deutérium.

ertaines séquences d’ADN se

déplacent dans les génomes.

Si cette mobilité participe

à la plasticité du génome, elle peut

également provoquer des mutations

délétères si une séquence s’intègre

dans un gène. Des chercheurs du

CEA-IBITECS, en collaboration avec

le CNRS, l’INSERM, l’Université Paris

Diderot et une université américaine

(Minnesota), ont montré chez la levure

que leur intégration dans une zone

précise, pauvre en gènes, est pilotée

par l’interaction entre deux protéines.

Ce résultat présente un intérêt pour la

thérapie génique, afin d’éviter tout effet

mutagène lors de l’intégration du gène

dans les cellules du patient.

In Science

sur http://portail.cea.fr/presse

ADN mobile : pour

une intégration

réussie…

MÉCANISME

MOLÉCULAIRE

C

PANORAMIQUE