travail. Les cinq articles de
Science
ne donnent
donc qu’un premier aperçu. Avec toutefois une
indication importante: dans toutes les fractions
de taille (virus, bactéries, eucaryotes), l’analyse
génomique approche la «saturation», stade où
le séquençage d’un échantillon supplémentaire
ne révèle plus de gènes nouveaux. Autrement
dit, même s’il est impossible de prétendre à un
catalogue vraiment exhaustif, les scientifiques
disposent pour la première fois d’un pano-
rama très large des organismes présents dans
le plancton océanique. Outre le bond dans la
connaissance pure qu’il représente, cet état des
lieux constitue une référence pour surveiller
l’évolution de cet écosystème sous l’influence
de la pollution et du réchauffement climatique.
C’est aussi une opportunité de repérer des gènes
susceptibles d’applications biotechnologiques.
Le plancton pourrait notamment devenir une
précieuse source demolécules pour le domaine
de la santé.
Fondée en 2003 par la propriétaire de la marque agnès
b, « Tara expéditions » est une initiative privée à but non
lucratif. Les coûts de navigation (bateau, marins...) de
l’expédition Tara Océans elle-même étaient financés en
partie par ce biais, alors que la recherche actuelle et à
venir sur les échantillons prélevés se fait essentiellement
sur fonds publics. Le programme Oceanomics (2013-
2020), qui rassemble le CEA, l’UMPC, l’ENS et l’EMBL,
ainsi que des partenaires privés, a par exemple reçu
sept millions d’euros de l’Agence nationale pour la
recherche (ANR) dans le cadre des Investissements
d’Avenir. Un autre soutien important est venu du projet
Investissement d’Avenir « France Génomique ».
Un financement mixte
CEAbio
- n° 05 - juillet 2015
À bord de Tara, les chercheurs
disposent d’un laboratoire « sec »
équipé de divers instruments
(microscopes, cytomètres...) pour
procéder aux premières analyses.
© D.Sauveur-Tara Expeditions
Les échantillons récoltés au cours de l’expédition
Tara sont envoyés à terre pour être séquencés. Ici,
mise en place d’échantillons dans un séquenceur à
très haut débit du Genoscope.
© P.Latron / LookatSciences-CEA
05
GRAND ANGLE