CEABIO N°1 - Les sciences du vivant au CEA - page 5

Dépôt d’un échantillon biologique
congelé (particules virales,
complexes protéiques...) sur une grille
cryomicroscopique, dans le porte
objet d’un microscope électronique.
© CEA /
L’IBS à Grenoble et le
CEA-IBITECS à Saclay sont deux
des cinq sites de Frisbi (
French
infrastructures for Integrated
Structural Biology
). Cette
infrastructure nationale distribuée,
qui bénéficie d’un soutien de 32M€
par les Investissements d’Avenir,
permet aux équipes françaises
de biologie structurale de se
coordonner et de s’équiper pour
rester au meilleur niveau. Grenoble
est aussi un nœud d’Instruct,
l’équivalent européen de FRISBI.
Gral (Alliance grenobloise pour
la biologie structurale et cellulaire
intégrées), qui réunit l’IBS, le
CEA-IRSTV et l’UVHCI, est un
projet Labex. Le groupement
d’intérêt scientifique Ibisa
(Infrastructures en biologie
santé et agronomie), qui
coordonne les infrastructures
nationales dans ces domaines, a
financé un microscope électronique
de 2M€ installé à l’IBS.
Soutiens
et réseaux
05
GRAND ANGLE
1
European synchrotron radiation facility: financé
par 20 pays, il a ouvert ses portes en 1994. Cette
source de rayons X, l’une des plus intenses au monde,
offre des possibilités inégalées pour l’exploration des
biomolécules, des nanomatériaux...
2
Institut Laue Langevin (ILL): leader mondial des
sources de neutrons, ce centre international de
recherche neutronique a ouvert en 1972. Il dispose d’un
réacteur nucléaire de recherche pour produire des
faisceaux de neutrons, et de dispositifs expérimentaux
pour la biologie, la physique fondamentale, la chimie...
3
EuropeanMolecular Biology Laboratory: fondé en
1974 et financé par une vingtaine de pays membres, il
développe une grande expertise en biologie moléculaire
structurale et se déploie sur 5 sites en Europe: Grenoble,
Hambourg et Heidelberg (Allemagne), Monterodonto
(Italie), Hinxton (Grande Bretagne).
4
et
l’ère de la robotisation et de la miniaturisation,
avec son cortège de nouveaux instruments.
«
Étant donné leur coût, le Partenariat pour la
biologie structurale
(
PSB
, pour
Partnership for
Structural Biology
)
est créé en 2002, qui associe
les acteurs grenoblois menant des recherches en
biologie structurale : l’IBS, l’Institut Laue-Lan-
gevin (ILL
2
), l’EMBL
3
et l’ESRF
, explique Eva
Pebay-Peyroula. L’UVHCI (Unit of Virus Host
Cell Interactions),
unité mixte internationale
de virologie
(EMBL-CNRS-Université Joseph
Fourier)
nous a rejoints en 2007
». Poursuivant
leur logique, les partenaires créent en 2013 une
unité mixte de service, l’
Integrated Structural
Biology Grenoble
(ISBG), qui regroupe leurs
principales plateformes techniques: les instru-
ments n’ont pas bougé, mais les règles d’ac-
cès et de gestion sont désormais communes.
«
Cette structure donne à l’IBS une nouvelle visi-
bilité
» apprécie Thierry Vernet, responsable de
la valorisation et des relations avec l’industrie
à l’IBS. Si sa recherche peut être éloignée du
marché, l’IBS offre aux acteurs de la pharmacie
et de la biotechnologie différentes formes de
collaboration. À commencer par un service
de caractérisation des molécules apportées
par le client. «
Quand un industriel s’intéresse
à nos capacités de recherche, nous pouvons
également mener un développement “à façon”
»
ajoute Thierry Vernet. Créateur de start-up
– PX’Therapeutics ou NatX-ray
4
 – et adossé au
CEA, l’IBS connaît les contraintes industrielles
et sait conduire des projets communs.
Une ressource précieuse
pour les industriels
Une nouvelle période s’ouvre aujourd’hui :
celle de la biologie structurale intégrée. Il ne
s’agit plus « seulement » de relier la structure
et la dynamique d’une protéine isolée à sa
fonction, mais de l’observer dans son envi-
ronnement moléculaire et cellulaire. «
Cette
vision plus globale constitue l’enjeu des 5 ou
10 ans à venir
» estime Eva Pebay-Peyroula.
Paul Schanda, du groupe de RMN
biomoléculaire de l’IBS, a obtenu
en 2012 une « bourse de démarrage »
(
starting grant
) de l’
European
Research Council
(ERC). Pendant
5 ans, avec 1,5M
E
, il développera
de nouvelles méthodes RMN pour
scruter la dynamique (passage
d’une conformation à une autre) des
protéines. Il s’intéressera en particulier
à une protéine chaperon – qui aide
d’autres protéines à acquérir leur forme
tridimensionnelle – et une protéine
mitochondriale.
RMN du futur
Le nouveau bâtiment de l’IBS à Grenoble,
inauguré en février 2014.
© CEA/www.denis-morel.fr
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