CEABIO N°1 - Les sciences du vivant au CEA - page 14

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ZOOM
n° 01 - mars 2014 -
CEAbio
Maladie de
Parkinson
L’espoir de la
thérapie génique
Une première contre
la maladie de Parkinson !
Menée par une équipe
franco-britannique,
comprenant des
chercheurs du
CEA-I2BM, une étude
clinique montre
l’innocuité d’une
thérapie génique et son
efficacité pour diminuer
les symptômes moteurs
de cette maladie.
1
MIRCen (Molecular Imaging Research Center)
est une installation de recherche préclinique
développée par le CEA et l’INSERM sur le centre
CEA de Fontenay-aux-Roses.
La maladie de Parkinson touche
environ 120000 personnes en
France. Elle est la deuxième
affection neurodégénérative
la plus fréquente après la maladie
d’Alzheimer. Ses symptômes
–tremblements, rigidité des
membres et perte progressive des
fonctions locomotrices– sont dus à
la mort des neurones produisant la
dopamine, un neurotransmetteur,
dans la région du cerveau appelée
substance noire. L’origine de cette
dégénérescence n’est en revanche
pas connue. Aujourd’hui, les
traitements, à base notamment
de L-Dopa, précurseur de la
dopamine, permettent de
compenser en partie sa perte.
La maladie
de Parkinson
ls sont 15. Quinze patients atteints de la
maladie de Parkinson dont l’état s’est
amélioré grâce à une thérapie génique :
des neurones du striatum, zone du cerveau
impliquée dans le contrôle des mouvements,
ont été transformées à l’aide de « gènes cor-
recteurs » de façon à produire de la dopamine,
neurotransmetteur qui fait défaut chez les
parkinsoniens (Voir encadré La maladie de
Parkinson). Cette avancée est le fruit d’une
longue collaboration entre des chercheurs du
centre MIRCen
1
du CEA-I2BM, où le protocole
a été mis au point sur le primate, des neuro-
chirurgiens et des neurologue de l’université
Paris 12 et de l’hôpital Henri Mondor (Créteil)
et la société britannique
Oxford Biomedica
qui
a mis au point le vecteur
).
«
L’essai clinique a montré à la fois l’innocuité
et l’efficacité de ce nouveau traitement appelé
Prosavin
®
», indique Philippe Hantraye, direc-
teur de MIRCen. Un traitement «
qui ne guérit
pas la maladie
», tient-il à préciser, mais qui
restaure en partie les fonctions locomotrices
perdues par les patients.
Aujourd’hui, les malades sont traités par la
prise orale d’un médicament, la L-Dopa, qui,
une fois dans le cerveau, restaure la produc-
tion du neurotransmetteur. Mais après environ
cinq années de traitement, des effets secon-
daires très invalidants se manifestent, tels que
des dyskinésies, mouvements stéréotypés et
involontaires. Ils seraient dus à des pics de
concentration de la dopamine lors de la prise
du médicament. «
Avec la thérapie génique, ces
effets disparaissent: la production de dopamine
se fait en continu
», explique Philippe Hantraye.
Si la thérapie génique n’empêche pas la
maladie de progresser, elle permet néanmoins
aux cellules du striatum de mieux intégrer la
L-Dopa. «
Cette thérapie pourrait faire passer
de 5 à 10 ans la période pendant laquelle le
traitement n’induit pas d’effets secondaires
»,
estime le professeur Stéphane Palfi, chef du
service neurochirurgie à l’hôpital Henri Mon-
dor et coordinateur de l’essai clinique.
Les chercheurs entament aujourd’hui une
nouvelle phase d’essais cliniques sur 60 pa-
tients pour étudier l’effet placebo. «
Nous avons
bon espoir,
souligne le professeur Palfi.
La
constatation d’un effet dépendant de la dose
de vecteur injectée laissent à penser qu’il n’y
en aura pas
». Résultats attendus en 2020.
In The Lancet, Janv. 2014
  sur
Neurones dopaminergiques, dont
la dégénérescence est à l’origine de
la maladie de Parkinson.
© In/Aberdam Daniel
Imageur IRM 7 T de MIRCen, centre de
recherche préclinique du CEA-I2BM.
© P. Stroppa/CEA
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