armi les milliers de réactions
chimiques qui permettent de bâtir
des édifices moléculaires, très peu
sont exploitables dans un milieu biologique.
La chimie «click», discipline relativement nou-
velle, est dédiée à la recherche de réactions
efficaces quelles que soient les conditions
(température, pression, présence d’eau...),
applicables aux milieux biologiques et sélec-
tives (n’interfèrant pas avec le milieu où elles
se déroulent). Deux équipes du CEA-IBITEC
viennent de développer un nouveau procédé
répondant à tous ces critères. Grâce à un dis-
positif de criblage haut débit, elles ont testé des
milliers de réactifs deux à deux en présence
de différents catalyseurs. Résultat : une com-
binaison gagnante ! Il s’agit d’un « alcyne » et
d’un « sydnone » qui s’emboitent parfaitement
en présence de cuivre. Le nouveau procédé
fonctionne en deux temps : deux molécules
à assembler sont chacune munies de l’un de
ces deux motifs, puis elles se lient par l’inter-
médiaire des motifs en présence du cataly-
seur, ici le cuivre. Et ce dans des milieux aussi
complexes que le sang humain. De quoi don-
ner lieu à des applications dans le domaine
médical et dans celui des biotechnologies.
In Angewandte Chemie International
,
octobre 2013.
sur
n croyait tout connaître des méca-
nismes de la reproduction. Pour-
tant, une nouvelle protéine fait son
apparition dans le processus de fabrication
des gamètes. MEIOB, tel est son nom, s’avère
jouer un rôle crucial dans l’étape du brassage
des chromosomes, nécessaire pour créer de
la diversité au sein des espèces. Elle intervient
au cours d’une division cellulaire bien parti-
culière, appelée méiose, propre au pool des
cellules germinales
*
qui deviendront, in fine,
spermatozoïdes ou ovules.
Grâce à un marquage par anticorps, les
chercheurs du CEA-IRTSV ont suivi à la trace
ses faits et gestes. Ils ont montré que MEIOB
intervientlorsque des brins de chromosomes
se ré-agencent de façon aléatoire entre eux
par un phénomène appelé « recombinaison
homologue ». Aussi, des études sur des souris
transgéniques dépourvues du gène codant
pour cette protéine ont montré que son ab-
sence bloque la méiose. Les souris mâles et
femelles s’avèrent alors stériles.
Outre son intérêt en recherche fondamen-
tale, cette découverte pourrait avoir des retom-
bées dans le diagnostic des infertilités, par la
recherche de mutations du gène MEIOB.
In PLoS Genetics
, octobre 2013.
Du nouveau dans le brassage
génétique des espèces
Une réaction en un click…
REPRODUCTION
BIOTECHNOLOGIES
O
P
Chargement d’un robot de criblage haut débit.
Chaque plaque comporte 96 puits où sont testées
les molécules.
© C. Dupont/CEA
11
PANORAMIQUE
Brèves de science
Test de détection d’une
microalgue toxique
Dans le cadre d’un transfert de
technologie, un test «bandelette» de
détection d’une microalgue toxique pour
l’homme développé par le CEA-IBEB
et l’Ifremer va être valorisé par la jeune
société Annova-Plus. Ce test, simple
d’utilisation et rapide pour contrôler les
fruits de mer, devrait être optimisé et
passer en production à l’horizon 2015.
Régulation de
la migration cellulaire
Une équipe internationale, pilotée par
le CNRS et impliquant le CEA-IBITECS
et le CEA-IRTSV, a découvert la protéine
Arpin et son rôle dans la régulation de
la migration cellulaire, phénomène
étroitement lié à la formation de
métastases. Ces résultats devraient avoir
un fort impact sur la recherche contre
le cancer.
In Nature,
novembre 2013.
sur
Maladie d’Alzheimer :
11 nouveaux gènes de
susceptibilité
La plus grande étude internationale
jamais réalisée sur la maladie
d’Alzheimer, coordonnée par l’Inserm
et à laquelle le CEA-IG participe, a
identifié 11 nouvelles régions du génome
impliquées dans la survenue de cette
maladie. Créé en 2010, ce consortium de
recherche a réussi à découvrir en 3 ans
plus de gènes qu’il en a été découvert au
cours des 20 dernières années.
In Nature Genetics
, octobre 2013
sur
Cellules d’embryon de souris au
microscope : en bleu, les noyaux ; en
rouge, les fibres d’actine ; en vert, Arpin.
© CEA
n° 01 - mars 2014 -
CEAbio
Les cellules germinales
sont à l’origine des
gamètes. Toutes les autres cellules des êtres sexués
sont appelées somatiques. Ces dernières se divisent
uniquement par mitose, qui forme deux cellules filles
identiques à la cellule mère.