En France, les acteurs principaux de la sûreté nucléaire sont :
- les exploitants d’installations nucléaires, pleinement responsables de la sûreté de leurs installations ;
- les autorités de sûreté : ASN (domaine civil) ou ASND (domaine lié à la défense), en charge du contrôle ;
- l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ; appui technique des autorités de sûreté ;
- les structures locales d’information ;
- le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sûreté nucléaire (HCTISN).
Les exploitants d'installations nucléaires
Les exploitants sont responsables de la sûreté de leurs installations
nucléaires. Ils doivent justifier aux pouvoirs publics la pertinence des
moyens techniques et organisationnels mis en œuvre à cet effet. Ils
proposent, dans le cadre des objectifs généraux fixés, des dispositions
de nature à respecter ces objectifs, avec les justifications
appropriées.
La responsabilité première de la sûreté des activités à
risques incombe en effet à ceux qui les entreprennent : un industriel
est responsable de la sûreté des installations nucléaires qu'il
exploite, un médecin est responsable de l'utilisation des rayonnements
ionisants qu'il met en œuvre.
Les autorités de sûreté
Dans le domaine civil, c’est l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), créée
par la loi relative à la transparence et à la sécurité nucléaire (TSN)
du 13 juin 2006, qui est chargée du contrôle de la sûreté nucléaire et
de la radioprotection : elle assure ce contrôle, au nom de l’Etat, pour
protéger les populations et l’environnement
des risques liés aux activités nucléaires.
L’ASN contrôle ainsi les installations nucléaires de base (INB), depuis
leur conception jusqu’à leur démantèlement, les équipements sous
pression spécialement conçus pour ces installations, la gestion des
déchets radioactifs ainsi que les transports de substances radioactives.
L’ASN contrôle également toutes les installations industrielles et de
recherche ainsi que les installations hospitalières où sont utilisés les
rayonnements ionisants.
Dans le domaine des installations
intéressant la défense, le contrôle est assuré par l’Autorité de sûreté
nucléaire de défense (ASND).
L’institut de radioprotection
et de sûreté nucléaire (IRSN)
Cet organisme public d’expertise et de recherche sur les risques
nucléaires et radiologiques, évalue, pour les différentes autorités
compétentes, les dispositions proposées par les exploitants sur la base
des dossiers qu’ils fournissent. Dans le cadre de son rôle d'expert
public, il analyse le retour d’expérience du fonctionnement des
installations et des transports, évalue l’exposition des hommes et de
l’environnement aux rayonnements, et propose des mesures visant à
protéger les populations dans l’hypothèse d’un accident.
Par
ailleurs, l'IRSN effectue des recherches et des études sur les risques
radiologiques et nucléaires et assure une surveillance radiologique du
territoire national et des populations exposées aux rayonnements
ionisants. L'IRSN contribue également à l'information du public.
Les structures locales d’information
Des commissions locales d'information (CLI) sont placées auprès des
installations nucléaires civiles. La loi TSN* du 13 juin 2006 leur a donné un statut législatif. Elle définit la mission des CLI comme une mission générale de suivi, d’information et de concertation en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et d’impact des activités nucléaires sur les personnes et l’environnement.
*Loi TSN
Loi n° 2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire
Pour ce faire, elles disposent des informations nécessaires transmises
par les exploitants ainsi que par les autorités. Elles sont financées
par l'État et les collectivités territoriales concernées.
Des commissions d’information (CI) sont également en place auprès
des installations intéressant la défense. Elles sont présidées par le
préfet.
La création de la CLI incombe au président du Conseil général.
Une CLI regroupe des représentants des conseils départementaux et des conseils municipaux concernés, les parlementaires élus dans le département, des représentants d'associations de protection de l'environnement, d'intérêts économiques, d'organisations syndicales de salariés, des représentants des professions médicales, des personnalités qualifiées...
Le Haut comité pour la transparence
et l’information sur la sûreté nucléaire (HCTISN)
Créé par la loi TSN du 13 juin 2006, ce comité est une instance
d'information, de concertation et de débat sur les risques liés aux
activités nucléaires et l'impact de ces activités sur la santé des
personnes, l'environnement et la sécurité nucléaire.
Le Haut comité est composé de quarante membres nommés pour six ans par décret. Il peut :
- émettre un avis sur toute question dans ces domaines, ainsi que sur les contrôles et l'information qui s'y rapportent ;
- se saisir de toute question relative à l'accessibilité de
l'information en matière de sécurité nucléaire et proposer toute mesure
de nature à garantir ou à améliorer la transparence en matière
nucléaire.