Le prix Martha T. Muse 2015 « for Science and Policy in Antarctica » récompense l’œuvre scientifique de Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE : CEA-CNRS-UVSQ/IPSL), et plus particulièrement sa contribution décisive à l’étude d’une archive climatique exceptionnelle, couvrant 800 000 ans, extraite du site européen EPICA Dome C, en Antarctique.
Spécialiste de l’évolution du climat et des processus reliant les isotopes stables des précipitations aux paramètres climatiques, la chercheuse a notamment été auteure coordinatrice, responsable du chapitre « Paléoclimats » du dernier rapport du Giec (IPCC AR5 WG1). Elle a également participé à la rédaction du rapport du SCAR de 2009 « Antarctic
Climate Change and the Environment » et à sa mise à jour en 2013. Depuis plus de vingt ans, elle a publié 183 articles dans des revues scientifiques à comité de lecture, dont 7 dans Nature et 10 dans Science, et a contribué à des chapitres de 6 livres. Ce prix, dont le montant s’élève à 100 000$, est décerné chaque année à une personnalité ayant apporté une contribution significative, dans le champ scientifique ou politique, à la compréhension ou à la préservation de l’Antarctique. La Fondation Tinker honore par une récompense prestigieuse l’excellence des travaux d’un chercheur ou d’une chercheuse en milieu de carrière. Inspiré par la passion de Martha T. Muse pour l’Antarctique, ce prix a été créé à la suite de l’Année polaire internationale 2007-2008. Les recherches de Valérie Masson-Delmotte sur les carottes de glace de l'Antarctique n’auraient pas été possibles sans le soutien de l'Institut polaire français (IPEV).
Valérie Masson-Delmotte, chercheurs au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement
Une carotte de glace extraite d’un forage à Concordia/Dome C dans le cadre du projet EPICA. © CEA-IPEV
Le Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement
Le Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) dépend du CEA, du CNRS, et de l'Université Versailles St Quentin-en-Yvelines (UVSQ), et fait partie de la nouvelle université Paris Saclay. Avec plus de 330 personnes, le LSCE fait partie de l'Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), qui regroupe en Ile-de-France 9 laboratoires publics impliqués dans la recherche sur l'environnement terrestre et planétaire. Les chercheurs du LSCE étudient la variabilité naturelle du climat et sa perturbation anthropique. Ils mettent en regard les variations climatiques passées et celles pouvant intervenir dans le futur, en combinant l'observation et la simulation numérique. Huit chercheurs du LSCE ont été impliqués dans les travaux du 5ème rapport du Giec.