Troubles du langage écrit ou du développement moteur… la dyslexie et la dyspraxie sont des dysfonctionnements neurologiques qui entraînent des difficultés d’apprentissage chez les plus jeunes.
Peu connue du grand public, la dyspraxie pourrait concerner 3 à 6% des enfants scolarisés en primaire en France. Au même titre que la dyslexie, qui se manifeste par des difficultés pour apprendre à lire chez presque un enfant sur dix, la dyspraxie développementale est un trouble des apprentissages spécifiques. Les enfants atteints de ce trouble rencontrent des difficultés pour planifier, programmer et coordonner des gestes complexes, intentionnels et orientés vers un but. Des gestes complexes tels que l’écriture ou l’habillage ne deviennent pas automatiques chez les enfants dyspraxiques. Pour se faire, ils doivent, tout au long de leur existence, porter une attention particulière à ce type de gestes que les autres enfants apprennent peu à peu à réaliser de manière automatique. De plus, les difficultés rencontrées en mathématiques sont fréquentes chez les enfants dyspraxiques, conduisant ainsi certains spécialistes à déconseiller plus tard les filières scientifiques.
Plus le diagnostic est précoce, plus l’enfant pourra bénéficier d’aides qui lui permettront d’atteindre le niveau de scolarité correspondant à son intelligence. Mais ce diagnostic est basé sur la mise en place d’un bilan neuropsychologique spécifique. Trop peu d’experts ont la capacité de le réaliser en France, et son interprétation reste complexe.
Au CEA, c’est au sein de l’Unité de neuro-imagerie cognitive (Unicog), dirigée par le Professeur Stanislas Dehaene et basée sur le centre d’imagerie NeuroSpin, que Caroline Huron, médecin psychiatre et chercheuse, tente d’apporter, avec son équipe, de nouvelles solutions afin d’aider les enfants souffrant de dyspraxie[1].
[1] Les études menées sur la dyspraxie par l’équipe de Caroline Huron bénéficie d’un soutien de la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) et de la fondation Bettencourt pour les aspects liés à la neuroéducation.
L’équipe vient tout récemment de lancer une étude sur le fonctionnement cérébral des enfants atteints d'un Trouble d'Acquisition de la Coordination Motrice (TAC) ou dyspraxie chez l'enfant de 8 à 10 ans. L’objectif de cette étude est d’étudier le fonctionnement de la région pariétale, impliquée dans les gestes de préhension, les mouvements oculaires, le calcul et le repérage spatial, fonctions souvent perturbées dans la dyspraxie.
L’étude fait partie d’un projet débuté en 2010 dont l’un des objectifs est d’améliorer les conditions de scolarisation des enfants dyspraxiques à l’école primaire afin de diminuer l’échec scolaire. Pour cela, l’équipe :
Livre
Caroline Huron, « L’enfant dyspraxique : mieux l’aider, à la maison et à l’école », Editions Odile Jacob
- s’est intéressée notamment aux compétences numériques de ces enfants pour tenter de mieux comprendre les mécanismes qui les conduisent à l’échec en mathématiques ;
- a développé
une plateforme en ligne qui permet de transformer les exercices proposés en classe sous une forme informatique adaptée aux enfants dyspraxiques ;
- propose un
site de ressources et d’outils scolaires qui facilitent l’apprentissage des enfants dyspraxiques
- participe à de nombreuses actions de formation et d’information afin que les difficultés rencontrées par ces enfants au cours des apprentissages scolaires soient mieux comprises.
Les derniers résultats des études menées par les chercheurs du CEA en neurosciences :
Multimédia