Cette conférence, la plus importante au monde présentant les dernières avancées dans le domaine de la fusion, a été ouverte le 10 mai par le directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, le commissaire européen à l'énergie, M. Kadri Simson, le directeur général d'ITER, Bernard Bigot, et l'administrateur général du CEA et haut représentant de la France pour le projet ITER, François Jacq.
Après avoir rappelé les objectifs de neutralité carbone pour lutter contre le réchauffement climatique et la nécessité de développer un mix-énergétique décarboné, François Jacq a indiqué que « dans ce contexte, bien que plus tard dans ce siècle, l'énergie de fusion a certainement un rôle à jouer, d'où la nécessité de maîtriser ses défis technologiques et scientifiques ». En parallèle, Rafael Mariano Grossi a également relevé les atouts de cette énergie dans la lutte contre le réchauffement climatique : « Nous avons besoin de toutes les technologies viables. Et l'énergie de fusion tient la promesse de nous fournir une énergie infinie, propre et sûre ».
Cette ouverture a été l'occasion pour François Jacq de revenir sur l'engagement historique du CEA dans la recherche sur la fusion, depuis la création de l'Institut de recherche sur la fusion par confinement magnétique au CEA-Cadarache en 1984. Cet institut bénéficie de nombreuses plateformes de R&D et d'essais, dont le tokamak WEST, banc d'essai pour le futur réacteur ITER. L'administrateur général du CEA a précisé que « par ses collaborations avec un large spectre de laboratoires de recherche académiques, les partenaires français ont développé des liens forts, partageant leurs points de vue afin de définir une stratégie nationale face aux défis de l'énergie de fusion ». A ce propos, le CEA coordonne les actions françaises dans le cadre du programme de fusion EURATOM depuis 1958, et celles menées au sein du Consortium EUROFUSION, en place depuis 2014 et travaille également dans le cadre de contrats avec l'agence domestique européenne Fusion for Energy (F4E), et directement avec l'organisation ITER.
L'ambition d'ITER est de fournir la démonstration scientifique et technique de la fusion comme source d'énergie potentielle. Ce projet est une entreprise scientifique et technologique majeure, mais il constitue également un défi organisationnel et reflète une nouvelle étape dans l'intégration scientifique internationale. ITER fait ainsi appel à une multitude de technologies et de procédés de pointe, couvrant un large spectre de la recherche fondamentale et appliquée, de la physique des plasmas à la turbulence, en passant par l'instrumentation et les matériaux.
En tant que Haut Représentant de la France pour le projet ITER, François Jacq a souhaité tout d'abord, rappeler l'importance de l'engagement de la France dans ce projet et d'autre part, de reconnaître les progrès récents. « Plus de 70% des étapes prévues pour la réalisation du premier plasma ont été franchies. La construction des bâtiments a progressé de manière très significative. Le début de l'assemblage du tokamak a commencé. La fabrication, le montage et l'installation des équipements majeurs (bobines, section de l'enceinte à vide) sont en cours malgré la complexité technologique et les contraintes supplémentaires dues au Covid ».