Les
études cliniques d’imagerie chez l’Homme incluent couramment plusieurs
centaines à plusieurs milliers d’individus, grâce à la collaboration de
plusieurs centres et plateformes. De telles études multicentriques sont
beaucoup plus rares dans le domaine de la recherche préclinique, alors qu’elles
permettraient d’améliorer la
validité des résultats statistiques obtenus, par la mise en commun d'un nombre
suffisant de données expérimentales produites par différents centres
d'imagerie. Il est également primordial de pouvoir standardiser tant les
protocoles d’acquisition utilisés sur les différentes plateformes que les
traitements d’analyse d’image appliqués pour exploiter ces données.
L’équipe traitement et analyse d’images multimodales du laboratoire des maladies neurodégénératives de MIRCen a participé à une
étude préclinique collaborative, qui démontre la faisabilité et l’intérêt d’une
telle étude multicentrique chez le rongeur. Les données brutes d’imagerie IRM
de quarante rats, produites par deux centres, ont été partagées et analysées
grâce à des logiciels d’analyse développés par quatre centres. Les travaux se
sont concentrés sur les cartographies des temps de relaxation T1 et T2 du
cerveau sain du rat à un haut champ magnétique de 7 Tesla. L’analyse et la comparaison de ces
paramètres permettent notamment d’étudier l’anatomie du cerveau, et en particulier
les contrastes entre la matière blanche et la matière grise. Les résultats
quantifient la variabilité observée entre les deux centres fournisseurs de données
IRM. Ils permettent également d’évaluer l’influence des étapes de traitement des
images sur les cartes finales, en utilisant trois algorithmes d’ajustement des
intensités provenant de trois différents centres. Enfin, les temps de
relaxation T1 et T2 ont été étudiés dans différentes régions anatomiques
d’intérêt du cerveau, à l’aide de solutions d’analyse d’images développées par
deux des centres. Les différences mesurées entre les données T1 et T2 se sont
avérées peu importantes.
Cette étude démontre
ainsi la possibilité de mener dans de bonnes conditions des études
multicentriques. Les cartes obtenues de relaxométrie de cerveaux de rongeurs
sains, pourront être utilisées à l’avenir comme références lors de
l’exploration des modifications de l’intensité des images dans des modèles
expérimentaux pathologiques.
1 Pour en savoir plus sur l’initiative FLI
2 Pour en savoir plus sur le réseau SAIN
3 INSERM,
U1216, Grenoble Institut des Neurosciences, Université Grenoble Alpes / CNRS, CRMBM, Aix-Marseille Université / UMR 9199, CNRS, CEA-MIRCen, Université
Paris-Saclay / CNRS, ICube-IMAGeS, Université de
Strasbourg